L’archevêché de Cologne a été condamné ce mardi 13 juin à des dommages et intérêts de 300.000, pour un homme victime de nombreux abus sexuels perpétrés par un prêtre dans les années 1970.
L’heure des réparations. Un homme de 62 ans, victime de plus de 300 abus sexuels, commis par un prêtre catholique dans les années 1970, va recevoir 300.000 euros de dommages et intérêts, a décidé le tribunal de Cologne mardi 13 juin.
C’est l’archevêché de Cologne, où officiait le prêtre pédocriminel, qui devra débourser cette somme, en plus de la prise en charge d’éventuels traitements futurs en cas de dommages psychiques, a indiqué un porte-parole du tribunal à l’AFP.
La somme est bien inférieure à celle réclamée par la victime, qui s’élevait à 750.000 euros. Le jugement est encore susceptible de faire l’objet d’un appel.
De son côté, l’archevêché de Cologne ne contestait pas les faits reprochés au prêtre, et n’avait pas cherché à invoquer leur prescription.
28 millions d'euros versés aux victimes en 2022
Cette décision de justice pourrait symboliser un premier pas dans l’évolution de l'indemnisation des victimes d'agressions et d’abus commis par des prêtres. Jusqu'ici, l'Eglise avait en effet accordé des indemnisations après saisie de la Commission indépendante pour les prestations de reconnaissance (UKA) à Bonn.
En 2022, un total de 28 millions d'euros a été versé aux victimes de pédocriminalité au sein de l’Eglise. Le chiffre s’élève à présent à 40 millions d'euros.
En 2018, une enquête universitaire avait dévoilé que 3.677 enfants en Allemagne ont été victimes de violences sexuelles par des membres du clergé entre 1946 et 2014. Cependant, les auteurs de l’étude jugent le nombre réel d’abus beaucoup plus élevé. Et pour cause, ils n’ont pas eu accès à toutes les archives.
Depuis, tous les diocèses ont lancé des enquêtes indépendantes, afin de faire la lumière sur l'ampleur de ces sévices.