Le Républicain Ron DeSantis a lancé ce mardi 30 mai sa campagne pour la présidentielle 2024 dans l’Iowa. Lors de son discours, il s’est présenté comme la meilleure alternative contre Donald Trump, qu’il n’a pas hésité à critiquer.
De l’amitié et la rivalité, il n’y a qu’un pas. Ron DeSantis, présenté depuis des mois comme l’héritier de Donald Trump, a officiellement lancé sa campagne pour la Maison Blanche ce mardi dans l’Iowa. Celui que Donald Trump considérait comme un ami, et même comme un candidat potentiel pour devenir son vice-président, n’a pas hésité à tirer à boulet rouge sur son ancien allié.
S’il n’a pas mentionné le nom de l’ancien président américain une seule fois lors de son discours devant son audience réunie dans une église de la banlieue de Des Moines, il a cependant émis quelques critiques bien ciblées : «Etre un dirigeant, ce n'est pas faire du divertissement», a-t-il lancé, affirmant qu’il fallait «tourner la page de la défaite», soulignant les derniers échecs électoraux des Républicains lors des midterms en novembre 2022.
Il a ajouté que les Etats-Unis avaient besoin d’un président «discipliné et énergique qui mènera les batailles nécessaires chaque jour sur une période de huit ans». Donald Trump, lui, ne peut plus effectuer qu’un seul mandat, en vertu de la constitution américaine, puisqu’il a déjà été président entre 2017 et 2021.
Ron DeSantis s’est toutefois montré prudent devant l'assemblée, pour ne pas heurter le panel d’électeurs qui ont été fidèles à Donald Trump. Il s’est montré bien plus sévère devant les journalistes après sa prestation, et a notamment accusé Trump de s’être «déplacé vers la gauche», surtout en matière d’immigration.
Il a également affirmé ne pas avoir montré ouvertement ses désaccords avec Donald Trump lorsqu’il était à la Maison Blanche : «Lorsque nous n'étions pas d'accord, je ne l'ai jamais critiqué publiquement parce qu'il recevait toutes les critiques des médias, de la gauche et même de certains républicains. Et toute cette collusion n'était qu'une farce. Et il a été très, très mal traité. Cela m'a dérangé, et cela me dérange encore pour être honnête», a-t-il expliqué devant les médias, selon Associated Press. «Aujourd'hui, il m'attaque sur certains de ces désaccords, mais je pense qu'il le fait de manière à ce que les électeurs se rangent de mon côté», a-t-il ajouté.
Trump toujours favori
Lorsqu’il a annoncé sa candidature la semaine dernière, sur les réseaux sociaux, l’équipe de Donald Trump l’a accusé d’avoir plagié son slogan de campagne de 2016. Ron DeSantis a effectivement choisi «The Great American Comeback» (Le Grand retour américain, en français), alors que celui de Donald Trump était «Make America Great Again» (Rendre à l'Amérique sa grandeur, en français).
Ron DeSantis a également lancé sa campagne dans l’Iowa, Etat clé de la primaire républicaine puisque ses électeurs sont les premiers à voter pour choisir le futur candidat Républicain pour 2024, qui affrontera très certainement Joe Biden. Il cherche à séduire un électorat conservateur et très religieux, qui a voté pour Donald Trump en 2016 et en 2020. Lors de son discours à Des Moines, il a notamment mis l'accent sur les questions d'identité sexuelle et les personnes LGBTQIA+, sur lesquelles ses positions extrêmement conservatrices lui valent sa popularité dans l'Etat de Floride, dont il est le gouverneur.
L’ancien militaire et avocat espère faire la différence face au 45e président des Etats-Unis qui, pour l’heure, est impliqué dans de nombreuses affaires judiciaires qui pourraient mettre sa campagne en péril. Cependant, les enquêtes d’opinion restent pour l’heure très largement favorables à Donald Trump. Ce dernier est crédité de 46% des voix au premier tour de la primaire, contre 25% pour Ron DeSantis, selon différentes enquêtes publiées la semaine dernière.