À l’occasion d’un entretien réalisé avec un blogueur russe et relayé par Bloomberg, le chef de la milice Wagner, Evgueni Prigojine, a évoqué la nouvelle puissance de l’armée ukrainienne, qui serait aujourd’hui, selon lui, «l’une des plus fortes au monde».
Un aveu d’impuissance ? C’est ce que semblait admettre Evgueni Prigojine, le chef de Wagner, dans un entretien de plus d’une heure avec Konstantin Dolgov, un blogueur russe, au cours duquel il a dressé un bilan de la guerre en Ukraine. Selon lui, l’armée ukrainienne est devenue «l’une des plus fortes» au monde, et le plan de Vladimir Poutine pour s’emparer du pays est «un échec absolu».
«On a mené une opération spéciale pour quoi ? Pour démilitariser et dénazifier l'Ukraine ? Au final, la dénazification a permis à l'Ukraine de devenir une nation connue du monde entier. Franchement, on a légitimé l'Ukraine», a déclaré le patron de Wagner.
«Au début de l'opération spéciale, ils avaient 500 chars, aujourd'hui, ils en ont 5.000. S'ils avaient 20.000 personnes qui savaient se battre, aujourd'hui, ils sont 400.000. Qu'est-ce qu'on a démilitarisé ? Aujourd'hui, je pense que l'armée ukrainienne est l'une des plus fortes», a-t-il ajouté.
20.000 combattants de Wagner seraient morts à Bakhmout
Ce n’est pas la première fois que le chef de Wagner critique la stratégie de Vladimir Poutine et notamment de son ministre des Armées, avec qui il entretient des relations glaciales. Pendant la bataille de Bakhmout, il avait accusé l'armée russe de fuir les combats et le haut commandement militaire de l'avoir privé des armements et munitions nécessaires pour éviter de lourdes pertes.
Evgueni Prigojine a d’ailleurs déclaré sur son compte Telegram que 20.000 de ses combattants avaient été tués dans la bataille de Bakhmout, rapporte le journal britannique The Guardian. Dans ce même message, le chef de Wagner a averti que la Russie pourrait faire face à une autre «révolution» si ses dirigeants n'amélioraient pas sa gestion de la guerre en Ukraine.
L'armée russe a quant à elle publié son dernier bilan en septembre 2022, faisant état de 5.900 morts dans ses rangs.