La marine américaine a annoncé que le navire destroyer USS Milius a navigué dimanche dans le détroit de Taïwan, revendiqué par la Chine.
La tension toujours plus forte entre Washington et Pékin. Une semaine après de vastes exercices militaires chinois dans la même zone, le destroyer américain USS Milius a navigué dimanche dans le détroit de Taïwan, revendiqué par la Chine.
L'USS Milius «a effectué un transit de routine dans le détroit de Taïwan» dimanche, a indiqué la marine américaine dans un communiqué, «dans des eaux où la liberté de navigation et de survol en haute mer s'applique conformément au droit international». «Le navire a transité dans un corridor dans le détroit situé au-delà de toute mer territoriale d'un Etat côtier (...) L'armée des Etats-Unis vole, navigue et opère partout où le droit international le permet», ajoutent les autorités.
La Chine a réagi fermement lundi, dénonçant le «battage médiatique» des Etats-Unis autour de la présence de son destroyer. Les forces chinoises dans la zone «maintiennent en permanence un haut niveau d'alerte et défendent avec détermination la souveraineté et la sécurité nationales, ainsi que la paix et la stabilité régionales», a affirmé Shi Yi, un porte-parole de l'armée.
un détroit déjà emprunté par les armées occidentales
Des navires militaires occidentaux croisent régulièrement dans le détroit de Taïwan, provoquant à chaque fois les protestations de Pékin. Le destroyer américain USS Chung-Hoon a traversé ce détroit en janvier, suivi en février par deux frégates américaine et canadienne.
La semaine dernière, l'USS Milius avait navigué à proximité des îles Spratleys, également revendiquées par Pékin en mer de Chine méridionale. Le gouvernement chinois avait dénoncé une «intrusion illégale».
Le passage dimanche du navire de guerre américain à proximité de Taïwan intervient une semaine après de vastes exercices militaires chinois autour de l'île. Trois jours durant, des navires et des avions de guerre chinois avaient simulé un «bouclage» de Taïwan, en représailles à une rencontre aux Etats-Unis entre la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen et le président de la Chambre américaine des représentants, Kevin McCarthy.
la pression sur Taïwan toujours plus forte
Les exercices se sont officiellement terminés le 10 avril, mais des navires et des avions militaires chinois ont continué à circuler dans les environs de Taïwan depuis. Le ministère taïwanais de la Défense a dit lundi avoir détecté quatre navires et 18 avions chinois, dont quatre ont pénétré dans la zone d'identification de défense aérienne (ADIZ) de Taïwan. L'ADIZ de Taïwan n'est pas identique à l'espace aérien de l'île, et inclut une zone beaucoup plus large qui chevauche une partie de l'ADIZ de la Chine, et comprend même une portion du continent.
Pour rappel, Pékin considère Taïwan comme une province qu'il n'a pas encore réussi à réunifier avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise en 1949. La Chine vise cette réunification, par la force si nécessaire, et les Etats-Unis menacent d'intervenir militairement pour défendre l'île.
En août 2022, Pékin avait mené autour de Taïwan ses plus grandes manœuvres militaires depuis des décennies, pour riposter à une visite à Taipei de la présidente de la Chambre des représentants américaine de l'époque, Nancy Pelosi.