En direct
A suivre

Guerre en Ukraine : ce que l'on sait des 6 missiles hypersoniques tirés ce jeudi par la Russie

La Russie affirme avoir effectué ces bombardements à l'aide de missiles hypersoniques Kinjal dirigés aux quatre coins de l'Ukraine, frappant notamment la ville de Zaporijjia (ci-dessus). [Katerina Klochko / AFP]

Des frappes russes massives en Ukraine ont fait au moins six morts ce jeudi 9 mars, et privé de courant une partie de la population. La Russie affirme avoir effectué ces tirs à l'aide de missiles hypersoniques Kinjal, en «représailles» à une incursion sur son territoire le 2 mars de «saboteurs» ukrainiens.

Une frappe russe a tué au moins six civils dans la région ukrainienne de Lviv, tôt ce jeudi matin, a annoncé le gouverneur régional, en pleine nouvelle vague de bombardements à travers l'Ukraine.

Ces attaques ont été revendiquées par le Kremlin qui a affirmé avoir frappé «en représailles» d'une action menée par l'Ukraine en Russie. Des missiles hypersoniques auraient été utilisés. 

«En réponse aux actes terroristes du régime de Kiev dans la région russe de Briansk le 2 mars, les forces armées de la Fédération de Russie ont mené des frappes de représailles massives», a déclaré dans un communiqué le ministère russe de la Défense, affirmant que des missiles hypersoniques «Kinjal» avaient notamment été utilisés.

Des missiles quasiment inarrêtables 

Les missiles hypersoniques se définissent comme des engins réalisant la majeure partie de leur trajectoire dans l’atmosphère à des vitesses supérieures à Mach 5, soit plus de 1,5 km/s. Le «missile hypersonique» se distingue ainsi du missile purement balistique, qui opère la majorité de son vol hors de l’atmosphère, à des vitesses systématiquement supérieures à 1,5 km/s pour les engins dont la portée dépasse 300 km.

Le Kh-47M2, plus connu sous la désignation de Kinjal, est un missile aéro-balistique dérivé de l'Iskander-M (ancien missile de référence russe). Ce missile est tiré depuis un avion et, après son largage, adopterait soit une trajectoire balistique, c’est-à-dire une trajectoire qui sort de l’atmosphère, soit une trajectoire quasi-balistique, c’est-à-dire une trajectoire qui sort seulement en partie de l'atmosphère. Signifiant «dague» ou «poignard» en russe, ce missile qualifié d’hypersonique a été dévoilé par le président russe Vladimir Poutine le 1er mars 2018 et présenté comme l'une des six nouvelles armes stratégiques russes. 

Sa longueur totale est estimée entre 7,70 et 8 mètres, pour un diamètre de 92 centimètres. Sa masse est supérieure à 4 tonnes (celle de l’Iskander est de 4,6 tonnes), pour une charge utile comprise entre 500 et 700 kg. La tête n’est pas séparée, ce qui fait que le missile reste entier jusqu’à l’impact. Il est équipé d’un système de guidage inertiel avec un recalage satellitaire. Il dispose aussi d’un système de guidage terminal électro-optique et d'un radar qui lui confère une précision théorique qui pourrait osciller entre quelques mètres et quelques dizaines de mètres, en fonction du mode de guidage.

Les installations énergétiques ukrainiennes ciblées 

Selon l'armée ukrainienne, la défense antiaérienne a abattu 34 des 81 missiles lancés par Moscou, ainsi que quatre drones explosifs Shahed de fabrication iranienne. Depuis le mois d'octobre, après plusieurs revers militaires, la Russie bombarde régulièrement, avec des missiles et des drones, les installations énergétiques clés d'Ukraine, plongeant des millions de personnes dans le noir et le froid. 

«L'ennemi a effectué une quinzaine de frappes sur la ville et la région de Kharkiv», a déclaré le gouverneur régional Oleg Synegubov, sur les réseaux sociaux. «Les occupants ciblent une fois encore des installations essentielles», a-t-il ajouté.

Ces frappes de grande envergure pourraient également être l'une des conséquences de la rencontre, ce mercredi, des 27 ministres de la Défense de l'UE à Stockholm, en Suède, avec leur homologue ukrainien Oleksiï Reznikov, pour négocier un plan de livraisons d'obus et de munitions à Kiev, qui pourrait être porté à deux milliards d'euros.

Selon l'agence d'État russe RIA Novosti, le missile hypersonique Kinjal avait été employé une première fois au combat le 18 mars 2022 pour détruire un dépôt de munitions ukrainien souterrain à Deliatyne, dans l'ouest du paysLe 20 mars 2022, la Russie avait à nouveau affirmé avoir utilisé le Kh-47М2 Kinjal (tiré depuis l'espace aérien de Crimée) en Ukraine. La cible de cette attaque serait un important dépôt de carburant situé dans la région de Mykolaïv. 

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités