Plus de 65.000 personnes se sont mobilisées dans toute la Grèce, manifestant leur colère ce mercredi 8 mars, une semaine après la catastrophe ferroviaire qui a fait 57 morts et provoqué une vague d’indignation inédite.
Une colère qui ne retombe pas. Plus de 65.000 personnes ont crié leur indignation à travers la Grèce lors de cette journée de grève quasi-générale dans secteurs public et privé, une semaine après la catastrophe ferroviaire qui a fait 57 morts. Certains réclament désormais la démission du gouvernement.
Comme lors des précédentes manifestations, des violences ont de nouveau éclaté. Des cocktails Molotov et des pierres ont été lancés devant le parlement d’Athènes par des manifestants, subissant gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes en retour par la police. Des heurts ont également eu lieu à Thessalonique, où quelques 15.000 personnes défilaient.
Le pays est en proie à une vague d'indignation, qui fait suite à la collision entre un train de voyageurs et un convoi de marchandises le 28 février dernier. 57 personnes sont décédées dans la catastrophe.
Cette «tragédie nationale», comme l'ont qualifié les autorités, a été provoquée par des erreurs du chef de gare. Mais la vétusté du réseau ferré, propriété de l'État, et de graves lacunes dans le système de sécurité ont été pointés du doigt pour expliquer ce drame.
«Appelle-moi quand tu arrives»
Dans les cortèges qui ont défilé dans tout le pays ce mercredi, des banderoles affichaient un slogan : «appelle-moi quand tu arrives», une phrase qui s'est répandue comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux dans les heures qui ont suivi l'accident de train, le 28 février au soir.
Elle tire son origine d’un simple message recueilli et partagé par des médias grecs, qu’aurait reçu la mère d’une des victimes de l’accident, assurant avoir reçu un coup de fil de son fils de 23 ans qui voyageait à bord du train Athènes-Thessalonique. «Maman, il y a trop de monde dans le train. Je n'ai jamais vu un train aussi bondé. Je t'appelle quand on arrive, viens me chercher», a dit ce jeune homme selon le site d'informations magazines LIFO.
De nombreuses victimes étaient des étudiants rentrant à Thessalonique, la grande ville universitaire du nord du pays, après un week-end prolongé.
A Patras, une ville universitaire du Péloponnèse (sud-ouest), les protestataires ont placé en tête de cortège une installation ressemblant à un cercueil surmonté de ballons noirs et cette affichette terrible : «Maman, je suis arrivé».