L'Iran a dénoncé, lundi 20 février, l'invitation de l'opposant Reza Pahlavi, le fils du Shah renversé en 1979 par la révolution islamique, à la Conférence annuelle sur la sécurité qui s'est tenue ce week-end à Munich.
Reza Pahlavi, le fils du Shah renversé en 1979 par la révolution islamique a été invité, ce lundi, à la Conférence annuelle sur la sécurité à Munich. Une décision qui n'a pas été du goût de l'Iran. «Inviter le fils d'un dictateur déchu et fugitif à la conférence de Munich est un signe de mépris envers la grande nation iranienne», a déclaré le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanani, devant la presse.
Agé de 62 ans et installé aux Etats-Unis, Reza Pahlavi s'est exprimé samedi à cette conférence avec d'autres opposants exilés, alors qu'aucun représentant du pouvoir iranien n'avait été invité.
Nasser Kanani a critiqué les organisateurs pour avoir commis l'«énorme erreur» d'exclure l'Iran et la Russie, et d'avoir «donné la tribune à des personnes tristement célèbres». Le président de la conférence, Christoph Heusgen, avait expliqué début février qu'il n'avait pas invité les responsables iraniens en réaction à la répression des manifestations déclenchées à la mi-septembre.
Un soutien mesuré du mouvement protestataire en Iran
L'Iran est secoué par un mouvement de contestation depuis la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans décédée après avoir été arrêtée par la police des mœurs, qui l'accusait d'avoir enfreint le code vestimentaire strict de la République islamique.
Loin de faire l'unanimité chez les opposants, le fils aîné de Mohammad-Reza Pahlavi incarne l'une des multiples composantes de l'opposition à la République islamique, notamment parmi la diaspora.
Ses détracteurs lui reprochent de ne pas avoir pris assez de distance avec l'autoritarisme paternel, de manquer de transparence sur sa vision d'un modèle de gouvernance iranien, et de rester inactif face à l'agressivité des monarchistes sur les réseaux sociaux. Son soutien affiché aux manifestations lui a toutefois valu l'estime du mouvement protestataire.