La diffusion d’une vidéo où une Iranienne jette son voile à terre en public a provoqué une action en justice de la part des autorités pour «insulte» à ce symbole religieux.
«Une action en justice a été déposée contre une dame pour insulte au hijab lors des élections de l'Organisation d'ingénierie de construction de Téhéran». L’agence de presse Tasnim a relayé les conséquences du geste effectué par une femme durant cet événement public, samedi en Iran.
Une vidéo publiée sur les réseaux sociaux par un quotidien local de Téhéran la montre jeter son voile au sol, alors qu’elle quitte l’estrade, le tout sous les applaudissements d’une partie du public. Il s’agirait d’un acte de colère, alors qu’elle n’avait pas été élue au conseil d’administration de l’organisation en raison de son refus de porter le hijab, a rapporté IranWire.
La candidature de cette femme au conseil d’administration de l’organisation des ingénieurs de construction de Téhéran a été refusée car elle est contre le voile obligatoire. Elle quitte la salle en jetant son voile sur la scène. pic.twitter.com/1ktQ71C2fF
— lettres de Teheran (@LettresTeheran) February 17, 2023
Depuis la Révolution islamique de 1979, la loi iranienne impose à toutes les femmes le port d'un voile couvrant la tête et le cou, et dissimulant les cheveux.
Le pays est secoué par de nombreuses manifestations et actions d’une partie de la population depuis le mois de septembre, en réaction à la mort de Mahsa Amini, 22 ans. Cette jeune Kurde avait été arrêtée par la police des mœurs pour violation présumée du code vestimentaire pour les femmes. Depuis le début de la contestation, de plus en plus de femmes ont été vues tête nue en public, notamment dans les grandes villes, ou ôtant leur foulard lors de manifestations.
Cependant, rares sont celles poursuivies pour le moment par l'Autorité judiciaire. Celle-ci qui a toutefois annoncé le 10 janvier vouloir faire appliquer de nouveau une loi prévoyant de sévères sanctions, comme l'exil, pour les personnes ne respectant pas l'obligation du port du voile. Le contexte est en effet à un durcissement de la répression, avec, ces derniers mois, la fermeture de plusieurs cafés, restaurants et pharmacies pour avoir accueilli des clientes non voilées.