Ce vendredi 17 février, les cinq policiers accusés du meurtre de Tyre Nichols ont plaidé non-coupable lors d'une audience devant le juge à Memphis (Etats-Unis).
Les images du calvaire de Tyre Nichols, mort en janvier après avoir été passé à tabac lors de son arrestation, avaient suscité l'indignation générale. Ce vendredi 17 février, les cinq policiers inculpés pour son meurtre ont comparu devant un juge à Memphis, dans le Tennessee. Ils ont plaidé non coupable et la prochaine audience a été fixée au 1er mai.
Tadarrius Bean, Demetrius Haley, Justin Smith, Emmitt Martin III et Desmond Mills Jr. ont tous été licenciés après la mort de Tyre Nichols. Le 7 janvier dernier, ces cinq membres d'une unité spéciale de Memphis avaient arrêté le jeune afro-américain de 29 ans, pour une infraction au code de la route.
Ils l'ont battu avec une telle violence que sa famille l'avait trouvé méconnaissable sur son lit d'hôpital. Tyre Nichols est mort trois jours plus tard. Pour ces faits, les cinq policiers ont été inculpés pour meurtre, coups et blessures aggravés, enlèvement avec circonstances aggravantes, faute professionnelle et abus par personne dépositaire de l'autorité publique.
Cette affaire avait rappelé la mort de George Floyd, tué par un policier en mai 2020. L'émotion suscitée alors avait conduit à un véritable embrasement social, avec des manifestations très suivies contre le racisme et les violences policières.
Conscient de ces similitudes, le juge, James Jones Jr., a appelé ce vendredi les accusés et l'assistance à la «patience». «Nous comprenons qu'il puisse y avoir de fortes émotions dans cette affaire, mais nous demandons que vous continuiez à être patients avec nous. Toutes les personnes impliquées veulent que le dossier soit clos le plus vite possible».
Des rumeurs «bidons»
Avant de poursuivre : «Mais il est important que vous compreniez tous que l'Etat du Tennessee, ainsi que chacun de ces accusés, ont le droit absolu à un procès équitable, et je ne permettrai aucun comportement qui mettrait ce droit en péril».
Ce discours n'a pas manqué de faire réagir Ben Crump, l'avocat de RowVaughn Wells, la mère de Tyre Nichols. «Nous ne voulons pas que ça dure une éternité. Nous avons des vidéos», a-t-il lancé lors d'une conférence de presse après l'audience.
Il a, dans le même temps, démenti les rumeurs «bidons» et «fausses» selon lesquelles l'arrestation de Tyre Nichols aurait été motivée par une raison «personnelle», à savoir une connexion entre la victime et l'un des policiers. L'unité à laquelle appartenaient les agents «avait une tendance systématique à faire cela aux personnes noires à Memphis. C'est tout. Pas besoin d'aller plus loin», a-t-il insisté.
La mère du jeune défunt s'est elle aussi exprimée, assurant qu'elle assisterait à toutes les audiences «jusqu'à ce qu'on obtienne justice pour [son] fils». «Je veux que chacun de ces policiers puisse me regarder dans les yeux, a-t-elle ajouté. Ils ne l'ont pas encore fait (...), ils n'ont même pas eu le courage de me regarder dans les yeux après ce qu'ils ont fait à mon fils».