A l'occasion de la sortie de son livre «Victory City», le célèbre écrivain Salman Rushdie a publié une photo de lui six mois après la violente attaque qui lui a valu la perte d'un œil et l'usage d'une de ses mains.
Il donne de ses nouvelles. Pour la première fois depuis qu'il a été agressé à coups de couteau aux Etats-Unis en août, l'écrivain britannique Salman Rushdie a confié ce lundi avoir beaucoup de mal à écrire et souffrir de stress post-traumatique. Le septuagénaire a par ailleurs, comme l'avait annoncé son agent en octobre dernier, perdu l'usage d'un oeil, qu'il a expressément montré dans une publication sur son compte Twitter.
This photo seems to have vanished from my tweets. Here it is again, just for the record. pic.twitter.com/nqt34gIuRW
— Salman Rushdie (@SalmanRushdie) February 7, 2023
«Je ne suis pas encore tiré d'affaire»
Le romancier d'origine indienne, naturalisé américain et qui vit à New York, s'est exprimé dans une interview au journal des élites culturelles américaines, The New Yorker, veille de la sortie aux Etats-Unis de son dernier roman, «Victory City», le «récit épique d'une femme» au XIVe siècle qui va ériger une ville, subir l'exil et les menaces dans un monde patriarcal.
Dans cet entretien, l'intellectuel de 75 ans - qui vit depuis 1989 sous la menace de mort d'une fatwa émise par l'Iran- se livre sur les difficultés qu'il rencontre au quotidien depuis ce drame : «il est très difficile d'écrire; je m’assois pour écrire et il ne se passe rien; j'écris, mais c'est un mélange de vide et d’âneries, des choses que je rédige et que j'efface le lendemain». «Je ne suis pas encore tiré d'affaire», souffle également Salman Rushdie à l'un des dirigeants du New Yorker, le journaliste et écrivain David Remnick.
«Le PTSD existe, vous savez», ajoute l'auteur en employant en anglais l'acronyme définissant le trouble de stress post-traumatique (TSPT).
Outre cet interview, l'écrivain ne fera aucune promotion pour présenter ce 15e roman qui sort ce mardi aux Etats-Unis et jeudi au Royaume-Uni, comme indiquait la semaine dernière au journal The Guardian son agent, Andrew Wylie, et cela, même «si sa guérison progresse». La version française est prévue pour sortir en septembre prochain aux éditions Actes Sud.