Marine Le Pen doit se rendre au Sénégal, à partir de ce lundi 16 janvier, dans l’optique de soigner sa stature internationale et de présenter sa vision d’un «codéveloppement euro-africain». La cheffe de file du RN s’envolera pour trois jours à Dakar, afin de dessiner les contours d’une relation binationale qu’elle tente de tisser depuis plusieurs années.
L’Afrique en ligne de mire. Ce lundi 16 janvier, la présidente du groupe Rassemblement national à l’Assemblée va s’envoler pour trois jours à Dakar, afin de faire de la France et du Sénégal «les deux moteurs d’une relation de confiance retrouvée entre l’Europe et l’Afrique». Un projet ambitieux, préparé de longue date, qui vise notamment à entretenir sa stature présidentielle.
Marine Le Pen ne participera pas aux manifestations et aux premières grèves contre la réforme des retraites. Depuis plusieurs semaines, ses principaux conseillers et cadres entretenaient la secrète stratégie d’élever temporairement leur cheffe de file «au-dessus» des débats partisans franco-français et de renforcer ainsi sa stature internationale et présidentielle à travers ce déplacement. À cet égard, Marine Le Pen pourrait rencontrer le président du Sénégal, Macky Sall, pour son tout premier périple en Afrique de l’Ouest.
Un plan détaillé
Si la stratégie politique est calculée, Marine Le Pen ne se déplacera pas «les mains vides» au Sénégal. Dans une tribune publiée ce lundi dans l’Opinion, la potentielle future candidate à l’élection présidentielle de 2027 détaille ses ambitions : redorer une relation parfois tumultueuse entre le Sénégal et la France, afin de «peser ensemble, à l’OMC comme dans les négociations de bloc à bloc, pour réussir cette conciliation complexe de l’équilibre des sociétés avec les exigences d’une croissance soutenable». À ce titre, la responsable politique évoquera la sécurité alimentaire, la santé, et surtout l’industrialisation de l’Afrique.
Pour ce faire, le choix du Sénégal n’a rien d’un hasard. Alors qu’elle avait recueilli 6,09 % des suffrages des ressortissants français au Sénégal, à l’occasion du premier tour de la présidentielle de 2022, Marine Le Pen entend bien s’inscrire dans la continuité de la «conquête» de ce pays pour lequel elle avait appelé, entre les deux tours, à ce qu’un siège permanent au Conseil de sécurité des Nations unies lui soit attribué.
Un travail de longue haleine en Afrique
Une opération de séduction qui vient renforcer un travail de longue haleine, mené depuis 2017, où la candidate s’était rendue au Tchad, en Égypte et au Liban, pour promouvoir son plan de «coopération Europe-Afrique plus transparent et plus efficace» et surtout pour en finir avec «la Françafrique».
Sur place, Marine Le Pen se retrouvera dans un pays dont la situation politique est pour le moins tendue, avec un président de la République qui achève son second mandat, le dernier selon la Constitution du Sénégal, et qui vient de perdre sa majorité absolue lors des législatives organisées l’été dernier. Un contexte politique qui n’est pas sans rappeler celui de la France, que la cheffe des RN ne manquera pas d’évoquer avec ses homologues sénégalais.