Amnesty International a appelé l'Algérie, ce lundi 9 janvier, à faire annuler les condamnations à mort collectives prononcées en novembre dernier après le lynchage d'un homme.
Une décision de la justice algérienne qui a révolté plusieurs défenseurs des droits. La branche algérienne d'Amnesty International a exhorté ce lundi 9 janvier l'Algérie à faire annuler les condamnations à mort collectives prononcées contre 49 personnes en novembre dernier, à la suite du lynchage d'un homme en 2021.
Dans un communiqué, l'ONG accuse la justice algéroise, le procès s'étant tenu entre le 15 et le 24 novembre 2022 dans un tribunal de la capitale, d'avoir notamment organisé des procès «iniques» et a dénoncé des «actes de torture et de mauvais traitements», sur des personnes accusées.
«Infliger la peine de mort n’est jamais justifiable, quelle que soit l’infraction commise. Ces peines de mort et ces condamnations ignobles doivent être annulées sans délai. Les autorités doivent rapidement ordonner la tenue d’enquêtes sur toutes les allégations de torture et de mauvais traitements», a annoncé Amna Guellali, directrice adjointe pour l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient à Amnesty International.
Condamnées pour des opinions politiques
Cette responsable de l'organisation a dénoncé la condamnation d'au moins six personnes en raison de leur lien avec le Mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie (MAK), poursuivies, d'après Amnesty, sur ce seul critère. Le MAK a d'ailleurs été désigné par les autorités algériennes comme «organisation terroriste».
Parmi ces personnes, Mourad Itim, qui vit et travaille au Canada, explique n'avoir plus mis les pieds en Algérie, ce qui induirait son innocence quant à une éventuelle implication dans le lynchage de Djamel Bensmaïl, battu à mort et brûlé vif, après avoir été accusé d'être un pyromane responsable d'un incendie mortel en Kabylie.
L'organisation a réclamé que de nouveaux procès soient tenus pour ces personnes condamnées par contumace, ou en raison de leurs «affiliations politiques».