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Brésil : quelles dégradations à l’intérieur des lieux de pouvoir ?

Venus pour protester contre le résultat des dernières élections présidentielles au Brésil, des milliers de partisans de Jaïr Bolsonaro ont envahi le Congrès, la Cour suprême et le palais présidentiel à Brasilia ce dimanche. Les manifestants, vêtus du maillot de la sélection nationale, ont occasionné d’importants dégâts.

Ce dimanche, des milliers de partisans de Jaïr Bolsonaro ont envahi le Congrès, la Cour suprême et le palais présidentiel à Brasilia pour protester contre le résultat des dernières élections présidentielles au Brésil. Les manifestants, vêtus du maillot de la sélection nationale, ont mis à mal la sécurité pour pénétrer dans ces trois lieux symboliques et y occasionner d'énormes dégâts.

Les vidéos relayées sur les réseaux sociaux ont permis de constater l’ampleur des destructions au sein des trois bâtiments officiels. Le palais présidentiel du Planalto a été saccagé, avec de nombreuses vitres brisées, des bureaux ravagés et des peintures détruites. D’après CNN, le tapis d’un salon du Congrès a même été incendié par les manifestants.

Exposé au palais présidentiel, le tableau intitulé «Les Mulâtres» du peintre moderniste Di Cavalcanti a été perforé de cinq trous, selon une photographie partagée sur Twitter. L'oeuvre avait une valeur de 8 millions de reais, soit plus de 1,4 million d'euros.

Cette intrusion rappelle celle observée il y a deux ans aux Etats-Unis, quand des partisans de l’ancien président Donald Trump ont envahi le Capitole. Les militants bolsonaristes ont appelé à «une intervention militaire», dénonçant un vol dans les urnes, comme cela avait été le cas sur le sol américain. Un syndicat de presse brésilien a fait état de l’agression de cinq journalistes ce dimanche, dont un membre de l‘AFP.

«Délégitimer les institutions démocratiques»

Le cœur de la contestation observée ce dimanche a porté sur les résultats serrés des élections présidentielles, dont le second tour fin octobre a donné vainqueur Lula avec 50,9 % des voix contre 49,1 % des suffrages pour Jaïr Bolsonaro.

«Malheureusement, ces terribles événements étaient prévisibles. On s’attendait, depuis l’investiture de Lula le 1er janvier dernier, à une action violente des partisans de Jaïr Bolsonaro», a expliqué Pascal Drouhaud, spécialiste de l’Amérique latine, sur CNEWS.

«Pendant le mandat de Jaïr Bolsonaro, il y a eu tout un travail visant à délégitimer les institutions démocratiques. Naturellement, cette violence renfermée et intégrée a ressurgi car Lula a pris le pouvoir et le contre-pied total de la politique de Jaïr Bolsonaro», a analysé l’expert sur notre antenne.

Plus de 400 personnes arrêtées AU BRéSIL

Le nouveau chef d’Etat brésilien a réagi au tour de force observé à Brasilia ce dimanche. «Les putschistes qui ont promu la destruction des propriétés publiques à Brasilia sont en train d’être identifiés et seront punis. Demain nous reprenons le travail au palais de Planalto. Démocratie toujours», a expliqué Lula sur Twitter.

Les forces de l’ordre ont repris le contrôle des trois lieux symboliques du pouvoir brésilien ce dimanche. Au total, plus de 400 personnes ont été interpellées et le Parquet général a demandé l’ouverture immédiate d’investigations pour établir «la responsabilité des personnes impliquées» dans l’attaque des bâtiments officiels. Ce lundi, le président a repris le travail dans ses bureaux à Brasilia.

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