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Etats-Unis : divisés, les républicains échouent à élire le président de la Chambre des représentants

Le républicain Kevin McCarthy n'est pas parvenu à rassembler son camp. [MANDEL NGAN / AFP]

Les élus américains de la Chambre des représentants ont échoué hier à élire un président, une première depuis cent ans. Promis au poste, le républicain Kevin McCarthy n'est pas parvenu à convaincre les élus trumpistes. Le scrutin doit reprendre ce mercredi.

C'est la pagaille dans les rangs républicains. Majoritaires dans la nouvelle Chambre des représentants, ils n'ont pas réussi mardi à élire leur «speaker», équivalent américain du président de l'Assemblée nationale.

Grand favori pour remplacer la démocrate Nancy Pelosi, Kevin McCarthy n'a pas été élu au premier tour - une première depuis 100 ans. Deux autres tours n'ont pas suffi et les élus se sont accordés pour suspendre leurs votes le temps de négocier en coulisses.

La Chambre devrait reprendre le scrutin à midi (heure de Washington) et il n'est pas exclu qu'un nouveau candidat surgisse. La dernière fois qu'il a fallu aux représentants plus d'un vote pour désigner un président remonte à 1923.

les trumpistes en trouble-fêtes

L'élection du «speaker», le troisième personnage le plus important de la politique américaine après le président et le vice-président, nécessite une majorité de 218 voix. Un seuil que Kevin McCarthy n'est pas parvenu à atteindre, une vingtaine d'élus trumpistes ayant décidé de ne pas lui attribuer leur voix.

Regroupés au sein du Freedom Caucus, un groupe parlementaire très conservateur, ils jugent Kevin McCarthy trop éloigné de la ligne radicale défendue par l'ancien président. «Si vous voulez assécher le marigot, vous ne pouvez pas placer le plus grand alligator à la conduite de cet exercice», a expliqué le trumpiste Matt Gaetz, reprenant un slogan de campagne du milliardaire.

Ce dernier a pourtant appelé mercredi à se ranger derrière Kevin McCarthy pour tourner la page démocrate. «Votez pour Kevin, concluez l'accord, prenez la victoire et regardez Nancy Pelosi rentrer chez elle», a-t-il lancé sur son réseau Truth Social ce mercredi. 

les démocrates spectateurs de la désunion républicaine

La courte majorité des républicains à la Chambre (222 élus contre 212 démocrates) donne un fort pouvoir de nuisance à la minorité conservatrice, surnommée les «Never Kevin» par la presse américaine.

Après avoir échoué à devenir président de la Chambre des représentants en 2015, déjà à cause d'une fronde de l'aile droite du parti, Kevin McCarthy a multiplié les concessions, promettant notamment la création d'une commission d’enquête sur les affaires d'Hunter Biden, fils du président. Mais l'élu de Californie ne peut pas se permettre d'aller trop loin, au risque de s'aliéner les républicains modérés.

De leur côté, les démocrates ont fait bloc autour de la candidature de leur chef Hakeem Jeffries, même si l'élu ne dispose pas non plus d'assez de voix pour accéder au perchoir. Spectateur de la désunion républicaine, le parti de Joe Biden compte bien profiter de la situation.

L'élection du «speaker» pourrait maintenant être l'affaire de quelques heures... ou de plusieurs semaines : en 1856, les élus du Congrès ne s'étaient accordés qu'au bout de deux mois et 133 tours.

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