L'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a alerté sur l’ampleur de la grippe aviaire touchant l’Europe depuis plus d’un an, considérée comme «la plus dévastatrice» de l’histoire.
Un épisode qui est loin d’être terminé avec le début de l’hiver. Dans un communiqué publié mardi 20 décembre, l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a assuré que la grippe aviaire touchant l’Europe depuis l’automne 2021 était «la plus dévastatrice» de l’histoire.
Out now |#AvianInfluenza
Highly pathogenic avian influenza (#HPAI) cases recorded in Europe among #poultry & #WaterBirds have risen since this summer.
Read more in our joint report with @ECDC_EU & #IZSVe, the EU Reference Laboratory.
https://t.co/gI8m6cUSXf#AnimalHealth pic.twitter.com/mKh1wEW3nR— EFSA (@EFSA_EU) December 20, 2022
Cette dernière, aussi appelée influenza aviaire hautement pathogène (IAHP), a entraîné l’euthanasie de 50 millions de poulets, de canards et de dindes, sans compter les abattages préventifs d’animaux autour des foyers, faisant considérablement augmenter le bilan, selon l’EFSA.
En Europe, les contaminations se sont accélérées lors de cette fin d’année, avec 35 % d’élevages touchés en plus entre le 10 septembre et le 2 décembre 2022 par rapport à la même période l’an dernier. Sur le vieux continent, les pays les plus affectés par ce virus ont été la Hongrie, le Royaume-Uni et la France.
Les contaminations ont doublé en France
D’après le ministre français de l’Agriculture, les contaminations ont plus que doublé en France en décembre, passant de 91 foyers au début du mois à 211 au 19 décembre. Avant cette période d’accélération, plus d’un million de volailles avaient été euthanasiées entre août et début décembre sur le territoire français.
La précédente épidémie de grippe aviaire observée entre la fin 2021 et mai 2022 avait poussé les éleveurs à euthanasier plus de 20 millions de volailles, en totalisant également celles abattues préventivement pour tenter d’endiguer le virus.
Malgré la crise économique touchant le pays, les éleveurs français ont pu compter sur le soutien gouvernemental avec une indemnisation mise en place par l’Etat pour chaque animal euthanasié. Les professionnels ont reçu pour consigne du ministère de l’Agriculture de mettre à l’abri leurs volailles, en attendant de potentiels vaccins contre la grippe aviaire dans les prochains mois.
Pas de vaccination des volailles cet hiver
Ce vendredi, l’agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a affirmé que les conditions n’étaient «pas réunies à l'heure actuelle pour vacciner efficacement» cet hiver. Elle a précisé que des vaccins à destination des canards étaient «en cours de recherche et de développement mais ils ne seront pas commercialisables cet hiver».
«Sur les cinq vaccins actuellement disponibles dans le monde, un seul dispose d'une autorisation de mise sur le marché en Europe pour les poules», a précisé l’Anses, ajoutant que cette autorisation datait de 2006 et que «la souche vaccinale sur laquelle il est basé n'a pas été actualisée depuis».
Sur demande de la Commission européenne, l’EFSA a entamé une évaluation de «la disponibilité de vaccins contre l'IAHP pour les volailles», prenant en compte les «éventuelles stratégies de vaccination». Les résultats de ces travaux ne sont pas attendus avant le second semestre 2023.