Les déclarations d'impôts de l'ancien président américain Donald Trump ont été rendues publiques vendredi 30 décembre par une commission parlementaire, suite à une longue bataille judiciaire.
Donald Trump souhaitait les garder secrètes, mais elles ont été finalement publiées ce vendredi 30 décembre.
La publication de ces déclarations marque la fin d’une longue bataille juridique de plus de quatre ans entre Donald Trump et la Chambre des représentants. Le 45e président des États-Unis avait en effet refusé, lorsqu’il était en fonction, de rendre ses déclarations publiques, rompant ainsi avec une tradition datant des années 1970.
La chambre basse du Congrès, contrôlée par les démocrates, a donc bataillé pour que le fisc transmette ces documents. La Cour suprême a cependant donné raison aux parlementaires en novembre dernier.
Une publication votée à 24 voix contre 16
Le 20 décembre, la commission, à majorité démocrate jusqu’à la nouvelle législature qui doit commencer début janvier, avait voté à 24 voix contre 16 pour la publication des déclarations d’impôts de Donald Trump entre 2015 et 2020.
Le fait que le président républicain ait refusé de faire preuve de transparence en repoussant la publication de ses déclarations d’impôts avait fait émerger des soupçons sur de possibles fraudes fiscales ou conflits d’intérêt. Le New York Times avait déjà publié une grande partie des déclarations d’impôts de Donald Trump, qui montraient notamment que l’ancien magnat de l’immobilier avait subi de lourdes pertes financières. Ces pertes importantes lui ont permis de réduire considérablement ses charges fiscales.
UNE ATTAQUE POLITIQUE, SELON LES RÉPUBLICAINS
Le rapport de la commission des voies et des moyens a par ailleurs conclu que le fisc américain n’avait pas vérifié les déclarations d’impôts de Donald Trump comme le prévoit la loi. «L'enquête du comité a révélé qu'un seul audit obligatoire a été lancé sous l'administration précédente et que le programme était autrement en sommeil», a indiqué la commission, citée par CNN.
De leur côté, les républicains ont accusé les démocrates de la commission d’utiliser les informations fiscales de Donald Trump à des fins politiques et pour lui nuire. «Nous sommes unis dans notre inquiétude que les démocrates puissent aujourd'hui aller de l'avant avec une action sans précédent qui mettra en péril le droit de chaque Américain à être protégé du ciblage politique par le Congrès», avait déclaré Kevin Brady, élu républicain du Texas et membre de la commission, suite à cette décision.
Donald Trump, lui, a vivement dénoncé cette décision dans un communiqué à CBS, une chaine de télévision américaine, ce vendredi. Il a déclaré que ces déclarations «ne font que montrer une fois de plus (sa) réussite».
Leur publication est un revers supplémentaire pour l'ancien locataire de la Maison Blanche, qui fait déjà l'objet de toute une série d'enquêtes sur la gestion de ses archives, comme sur ses affaires financières à New York.
Par ailleurs, la commission d’enquête sur l’assaut du Capitole a recommandé des poursuites pénales à son encontre, notamment pour complot à l’encontre de l’État. Autre affaire en cours : la Trump Organization, société immobilière de la famille, a été reconnue coupable de fraude fiscale. Autant d’affaires qui entachent la réputation de l’ancien président, et qui compliquent sa candidature pour l’élection présidentielle de 2024.