Après une visite en Ukraine, le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Volker Türk, a déclaré ce jeudi 15 décembre que des centaines de civils ukrainiens ont été exécutés lors des premiers mois de l’invasion russe, ce qui constitue des «probables crimes de guerre».
L’armée russe aurait-elle exécuté sommairement des civils ukrainiens au début de la guerre ? C’est ce qu’a affirmé ce jeudi Volker Türk, Haut-Commissaire de l’Onu aux droits de l’Homme, lors d’un discours devant le Conseil des droits de l'homme de l'ONU.
«Ma visite en Ukraine s'est terminée il y a une semaine. Mais je n'ai pas oublié les horreurs, les souffrances et le bilan quotidien de cette guerre pour les habitants du pays. Les morts. Les vies déracinées. Les familles déchirées. (…) Une guerre qui continue d'être marquée par des violations flagrantes du droit international, des droits de l'homme et des violations graves du droit international humanitaire», a-t-il déclaré lors de la présentation de son rapport.
Selon les informations récoltées sur le terrain par les experts de l’ONU, des exécutions sommaires et des attaques contre des civils ont eu lieu dans 102 villages et villes des régions de Kiev, Tchernihiv et Sumy entre le 24 février et le 6 avril 2022. «Nous avons documenté les meurtres de 441 civils : 341 hommes, 72 femmes, 20 garçons et 8 filles», a détaillé Volker Türk.
Les hommes et les garçons principalement visés
Ces chiffres seraient par ailleurs sous-estimés, l’ONU étant toujours en train d’enquêter sur 198 autres meurtres présumés dans ces régions. La ville de Boutcha aurait été la plus touchée par ces exactions de l’armée russe, avec les meurtres de 73 civils confirmés par l’ONU.
Par ailleurs, selon les analyses de l’ONU, 88% des victimes étaient des hommes et garçons, «ce qui suggère qu'ils ont été ciblés de manière disproportionnée en fonction de leur sexe.»
«Tout porte à croire que les exécutions sommaires décrites dans le rapport pourraient constituer un crime de guerre : l'homicide volontaire», a poursuivi Volker Türk. Le Haut-Commissaire aux droits de l’homme a également déploré les «frappes de missiles sur les infrastructures essentielles», notamment sur les installations énergétiques, qui «exposent des millions de civils, en particulier les personnes en situation de vulnérabilité, à des difficultés extrêmes cet hiver».
Le Haut-Commissaire aux droits de l’homme a donc appelé à «respecter pleinement le droit humanitaire international», et a affirmé que sa commission d’enquête allait continuer son travail de collecte, et a demandé à la communauté internationale de continuer à soutenir l’Ukraine.