Suivant une promesse du président américain Joe Biden, ce jeudi 15 décembre, des milliers de documents secrets sur l’assassinat de John F. Kennedy doivent être déclassifiés et rendus publics, dans un souci de transparence.
Presque soixante ans après son assassinat, le mystère plane toujours sur la mort de John Fitzgerald Kennedy, le 22 novembre 1963 à Dallas. Si Lee Harvey Oswald a été identifié comme l’auteur des tirs meurtriers, de nombreuses théories conspirationnistes subsistent quant à cet attentat. En cause : le refus des services de renseignements de déclassifier de nombreux documents.
Sur promesse du président Joe Biden, environ 15.000 archives doivent donc être rendues publiques ce jeudi, suivant la loi de 1992 sur la transparence. Cette année-là, le Congrès américain a adopté une loi, la «JFK Assassination Records Collection Act», promulguée par George H.W. Bush, donnant au gouvernement un délai de 25 ans pour rendre publics les documents sur l’assassinat de Kennedy, afin de lutter contre les rumeurs et les fausses informations sur sa mort.
L'opposition du FBI et de la CIA
Cette opération de transparence, qui devait avoir lieu en 2017 conformément à la loi de 1992, avait été bloquée par le président de l’époque, Donald Trump, qui s’est rangé du côté du renseignement américain et n’avait déclassifié que 3.000 documents et n’a cessé de reporter la publication du reste depuis.
Depuis l'arrivée de Joe Biden à la Maison blanche, quelques documents ont déjà été déclassifiés, bien que lourdement caviardés, mais l’intégralité des archives devait être publiée en décembre 2021. Joe Biden avait finalement ajouté un délai d’un an, pour étudier plus amplement les archives en question, et avait promis que les documents seraient déclassifiés au 15 décembre 2022.
L’opposition du FBI et de la CIA à cette déclassification alimente d’autant plus les théories selon lesquelles les services de renseignement seraient derrière la mort de l’ancien président des Etats-Unis.
Craintes de publications de données sensibles
Si le FBI et la CIA s’opposent à la divulgation de ces informations, c’est notamment parce qu’elles pourraient mettre en danger certains agents des services de renseignements ou certaines sources, notamment à l’étranger. Des adresses de planques de services secrets pourraient également être révélées au grand jour.
D’autre part, les deux agences chercheraient également à retarder la publication par peur d’être accusées de manquements dans la protection du président Kennedy. En effet, la presse avait révélé que Lee Harvey Oswald était déjà sous surveillance de la CIA bien avant son passage à l’acte. Une surveillance qui n’aurait pas permis d’éviter cet attentat.
Selon un sondage de l’institut américain Axios pour NBC News, 71% des Américains souhaitent que ces archives soient déclassifiées. Par ailleurs, 50% d’entre eux pendant que Lee Harvey Oswald n’était pas le seul derrière l’assassinat de Kennedy, contrairement aux conclusions des différentes enquêtes, et 31% pensent que la CIA se cache derrière ce complot.