L'Autorité grecque de lutte contre le blanchiment d'argent a annoncé ce lundi 12 décembre geler tous les avoirs de la vice-présidente du Parlement européen, la Grecque Eva Kaili. Cette dernière est écrouée à Bruxelles pour son implication présumée dans un retentissant scandale de corruption en lien avec le Qatar.
Un coup de froid. Mise en examen et écrouée depuis dimanche dans le cadre d'une enquête menée par un juge belge sur des soupçons de versements par le Qatar, la vice-présidente grecque du Parlement européen, Eva Kaili, a vu ce lundi tous ses avoirs gelés par l'Autorité grecque de lutte contre le blanchiment.
Cette mesure qui vise l'élue, écartée du parti socialiste grec Pasok-Kinal à la suite de cette affaire, concerne «les comptes bancaires, les coffres, les sociétés et tout autre actif financier», a expliqué le président de l'autorité anti-blanchiment, Haralambos Vourliotis, cité par un membre de la même organisation.
Et les établissements bancaires grecs et les services de l'Etat compétents ont d'ailleurs déjà été informés de cette mesure par l'Autorité de lutte contre le blanchiment d'argent, selon ce membre de cette institution. Ce gel des avoirs concerne également les membres de la famille proche d'Eva Kaili, comme ses parents.
Dans le collimateur de l'Autorité figure aussi une société immobilière récemment établie dans le quartier athénien chic de Kolonaki, qui aurait été créée par la députée européenne de 44 ans et son compagnon italien, également écroué en Belgique.
Prise en «flagrant délit»
Cette ancienne présentatrice de télévision a été inculpée pour «corruption» dimanche à Bruxelles, et écrouée, dans l'enquête d'un juge belge portant sur de gros versements qu'aurait effectués le Qatar pour influencer des décisions au sein de cette grande institution de l'UE.
Une source judiciaire a indiqué à l'AFP qu'Eva Kaili et trois autres personnes avaient été écrouées par un juge bruxellois, deux jours après leur interpellation dans une enquête ciblant les agissements du pays.
Eva Kaili n'a pas pu bénéficier de son immunité parlementaire puisque l'infraction qui lui est reprochée a été constatée «en flagrant délit». Des «sacs de billets» ont été découverts à son domicile bruxellois perquisitionné par la police après avoir surpris le père de l'élue lui-même en possession d'une grosse quantité d'argent liquide dans «une valise».
Mardi 13 décembre, l'avocat de l'eurodéputée, Michalis Dimitrakopoulos, a assuré qu'Eva Kaili «ne connaissait pas l'existence de l'argent» découvert chez elle. Il a précisé que sa cliente compte «demander sa libération» dès ce mercredi.