Le procès des attentats de 2016 à Bruxelles s'est ouvert hier, mercredi 30 novembre, plus de six ans après les faits. Philippe et Danielle font partie des victimes de ce double attantat-suicide, ils ont fait part de leur témoignage.
Une existence bouleversée à jamais. Le procès des attentats de Bruxelles de 2016 a commencé mercredi 30 novembre dans la capitale belge. Faisant 32 morts et 340 blessés, certains ont accepté de faire part de leurs sentiments.
«Ma vie est complètement détruite», tels sont les mots de Philippe Vandenberghe, une des ces parties civiles, un secouriste bénévole qui souffre de stress post-traumatique et fait encore des cauchemars. «J'ai perdu mes amis, j'ai perdu mon emploi», déplore-t-il, ému.
Au matin du 22 mars 2016, ce cadre de l'aéroport de Bruxelles-Zaventem venait d'arriver à son bureau quand il a entendu la double d'explosion qui a dévasté le rez-de-chaussée où des centaines de voyageurs attendent d'enregistrer leurs bagages. Il aidera, en tout, dix-huit personnes.
Malgré l'amertume, pour lui, cela reste important de participer à ce procès hors norme, dont le jury est composé de 36 jurés, tirés au sort. «Je pense que c’est essentiel d’avoir cette possibilité d’aller témoigner de ce que j’ai vécu pour que les gens comprennent comment c’était».
«je n'attends rien du proces»
Pour d'autres victimes, l'appréhension de ce procès est différente. «Je n'attends rien du procès, c'est de l'argent gaspillé», estime Danielle Iwens, également victime de ces attaques.
Cette salariée de l'aéroport de Zaventem, qui y a travaillé plus de vingt-cinq ans en tant qu'agent de service à la clientèle, a notamment écrit un livre sur son histoire, intitulé «Fenête ou couloir».
Selon elle, «les terroristes reçoivent tout ce qu'ils veulent et on ne fait rien pour les victimes» s'est-elle indignée, soulevant un problème dénoncé par les survivants, qui estiment avoir été abandonnés par l'Etat belge.
salah abdeslam présent
Salah Abdeslam, le jihadiste déjà condamné à la perpétuité incompressible en France pour les attaques du 13 novembre 2015, va être jugé une nouvelle fois. Il sera présent tout au long du procès.
Ces attentats-suicides, revendiqués par Daesh, dont le chef est mort ce mercredi, ont été orchestrés par la même cellule jihadiste des attaques de Paris. Six des dix accusés ont déjà été condamnés lors du procès français.
Les audiences devraient durer jusqu'au mois de juin.