Des centaines de manifestants, en majorité des hommes parmi lesquels se trouvait le roi zoulou, ont protesté samedi contre les violences faites aux femmes dans la ville côtière de Durban (Afrique du Sud), après une série d'agressions qui ont secoué le pays.
Une présence très remarquée. Ce samedi, le roi zoulou Misuzulu, chef de la monarchie traditionnelle la plus influente d'Afrique du Sud, a mené une partie de la marche qui vise à attirer l'attention de la population masculine sur les violences basées sur le genre. La foule a défilé sur les quelques kilomètres séparant un parc du centre de la ville d'un stade de cricket. Certains portaient des pancartes «Arrêtez de tuer des femmes», ou encore «Une nation sans VBG (violence basée sur le genre) est possible, elle commence avec moi», comme l'a indiqué l'AFP.
«En tant que citoyens, nous sommes coupables sur deux plans, par la perpétration et par le fait de regarder ailleurs», a déclaré le roi à la presse après la marche. «Ceux parmi nous qui ne font rien pour éliminer ce fléau sont aussi coupables que les agresseurs».
L'Afrique du Sud marquée par de terribles drames
L'Afrique du Sud a été secouée récemment par une série de crimes horribles, dont le viol collectif de huit femmes en juillet et la découverte d'une demi-douzaine de corps - dont certains pourraient être ceux de travailleuses du sexe - dans un immeuble à Johannesbourg le mois dernier.
Cette semaine, un homme a été jugé coupable de 90 viols, certains sur des enfants de neuf ans.
Le président Cyril Ramaphosa a récemment jugé que les violences basées sur le genre devraient être considérées comme la principale «pandémie» affectant le pays, puisque pas un jour ne passe sans que de nouveaux crimes «horribles» soient racontés par les médias.
«Nous devons tendre la main aux garçons et aux jeunes hommes pour développer des masculinités qui valorisent le respect, la compréhension et la responsabilité», a-t-il ajouté.
Selon les chiffres de la police, le nombre de viols et d'agressions sexuelles ont augmenté de 13% entre 2017-2018 et 2021-2022.
Les meurtres de femmes ont bondi de 52% sur les trois premiers mois de l'année par rapport à la même période l'an dernier, selon le président.