Dimanche, la Russie a accusé l’Ukraine de préparer une «bombe sale» qu’elle souhaiterait utiliser contre son propre territoire. De quoi est-il question et quelle répercussion peut avoir cette allégation ?
Qu’est-ce- qu’une bombe sale ?
Le terme de «bombe sale» se rapporte à une bombe classique, mais à laquelle seraient ajoutés des éléments radioactifs. Il peut s’agir de poudre ou de pastilles, qui seraient propulsées aux alentours lors de son explosion. Ce procédé est également connu sous le terme de «dispositif de dispersion radiologique» (DDR).
En plus des dégâts liés à l’explosion, la dispersion des éléments radioactifs peut avoir des conséquences terribles, en contaminant toute une zone et les personnes s’y trouvant.
Des accusations formulées à plusieurs pays
Cette accusation a été formulée par le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, lors d’entretiens téléphoniques avec ses homologues français, britannique, américain et turc. Il a partagé avec eux ses «préoccupations liées à d’éventuelles provocations de la part de l’Ukraine», qui serait prête à utiliser cette arme, a détaillé son ministère.
Il est inhabituel que la Russie communique officiellement avec autant d’interlocuteurs en une journée, ont remarqué les pays occidentaux. Depuis vendredi, le ministre russe a même téléphoné deux fois au chef du Pentagone, alors qu’il ne l’avait fait qu’à une seule reprise depuis le début de la guerre.
Une excuse pour aller plus loin dans les bombardements ?
Après les accusations perpétrées par la Russie, la diplomatie occidentale a rapidement fait savoir qu’elle n’en croyait rien. Dans une déclaration conjointe, la France, le Royaume-Uni et les Etats-Unis ont «clairement indiqué qu’ils rejettent les allégations, à l’évidence fausses». Les trois pays ont ajouté que «personne ne serait dupe d’une tentative d’utiliser cette allégation comme prétexte à une escalade».
Ukraine | Déclaration conjointe des ministres des affaires étrangères de la France, du Royaume-Uni et des États-Unis #Ukraine #Russie pic.twitter.com/g7S8TWgne9
— France Diplomatie (@francediplo) October 24, 2022
Il s’agirait alors pour la Russie d’utiliser cette frappe déguisée pour se donner la légitimité d’y répondre en utilisant une arme nucléaire tactique.
L’Ukraine accuse la Russie de chantage
Les discours sont identiques du côté du pouvoir ukrainien. Le président Volodymyr Zelensky a réagi en estimant que «si la Russie appelle et dit que l’Ukraine serait en train de préparer quelque chose, cela signifie une seule chose : la Russie a déjà préparé tout cela».
Son ministre de la Défense a parlé de «chantage russe au nucléaire», tandis que celui des Affaires étrangères, lors d’un entretien avec son homologue française Catherine Colonna, a parlé de «campagne de désinformation».
Communicated with #DefMin of @SebLecornu @BWallaceMP @HulusiAkarTC
Colleagues informed me about their talks with russian DefMin. I responded to all rus fake allegations. This is an act of rus nuclear blackmail.
I want to repeat: is open for any monitoring mission— Oleksii Reznikov (@oleksiireznikov) October 24, 2022
I spoke to my French counterpart @MinColonna. We both condemned Russia’s ‘dirty bomb’ disinformation campaign. We also coordinated next steps in our work with other countries and within the UN and IAEA to counter these lies and avert any false flag operations by Russia.
— Dmytro Kuleba (@DmytroKuleba) October 24, 2022