La Russie ne cesse d’accuser l’Ukraine de préparer une «bombe sale», qu’elle enverrait frapper son propre territoire. Mais de quelle arme parle-t-on ?
Depuis ce dimanche, la Russie accuse l’Ukraine de préparer une «bombe sale» qui frappera son propre territoire. Au-delà des débats diplomatiques sur la véracité des faits, de quel type d’arme est-il question ?
La «bombe sale» dispose d’une autre appellation, plus officielle : dispositif de dispersion radiologique (DDR). Techniquement, il s’agit d’un engin composé d’une charge explosive traditionnelle (par exemple, de la dynamite), à laquelle a été ajouté des éléments toxiques ou radioactifs. Pour le nucléaire, il peut s’agir de poudre, de pastilles, mais aussi de déchets, pouvant provenir de l’industrie, du monde médical, de l’armée ou de la recherche.
A ce titre, la «bombe sale» n’est pas considérée comme nucléaire, dans le sens où son explosion n’est pas atomique. Son utilité première est de contaminer toute une zone géographique et les personnes s’y trouvant. Les éléments radioactifs qu’elle contient vont en effet se propager dans l’air sous forme de particules. Les civils ou soldats à proximité peuvent donc subir les radiations directes, mais aussi inhaler des particules.
«une arme de perturbation massive»
Reste que les spécialistes s’accordent à dire que la plupart de ces bombes ne sont pas suffisamment chargées en éléments radioactifs pour tuer ou contaminer gravement des personnes instantanément. La commission de régulation nucléaire américaine estime ainsi qu’«une bombe sale n’est pas une arme de destruction massive, mais une arme de perturbation massive, qui vise principalement à contaminer et faire peur».
En effet, même si sa déflagration est un grave danger, c’est surtout sa capacité à polluer l’air, l’eau, le sol, les aliments, sur un large territoire, qui est mise en avant. Avec, évidemment, l’impact psychologique sur la population.
Moscou a poursuivi ses accusations contre l’Ukraine ce lundi, indiquant que leur ennemi, avec «le but (…) d’accuser la Russie d’utiliser des armes de destruction massive en Ukraine et de lancer ainsi une puissante campagne antirusse dans le monde».
Dans une déclaration conjointe, la France, le Royaume-Uni et les Etats-Unis ont d’ores-et-déjà indiqué qu’ils rejettent ces accusations, en ajoutant que «personne ne serait dupe d’une tentative d’utiliser cette allégation comme un prétexte à une escalade de la part de la Russie».