Alors qu’Haïti connaît de graves pénuries de carburants et de graves épisodes de violences, l’ONU s’est alarmée ce jeudi contre le risque «d’explosion» des cas de choléra, où des premiers cas ont été détectés.
Pénurie de carburant, violences, et maintenant choléra : Haïti fait face à une crise sans précédent. L’ONU s’est alarmée ce jeudi du risque «d’explosion» des cas de cette maladie, alors que 11 cas ont déjà été détectés dans le pays, et les autorités ont repéré 111 autres cas suspects. «Les chiffres pourraient être bien plus élevés», a indiqué la coordinatrice humanitaire de l'ONU pour Haïti, Ulrika Richardson, lors d’une conférence de presse.
«Avec la situation actuelle dans le pays, si toutes les bonnes conditions ne sont pas remplies, on pourrait faire face à une augmentation exponentielle, voire explosive des cas de choléra. On pourrait même parler malheureusement de combinaison parfaite pour un désastre», a-t-elle ajouté.
Le choléra est une infection digestive aiguë, due à l'ingestion d'eau ou d'aliments contaminés. La distribution de l'eau a donc été interrompue pour limiter la propagation de la bactérie. L’ONU et des organisations locales ont appelé à la création d’un couloir humanitaire «pour permettre de faire sortir le carburant et répondre aux besoins urgents de la population».
Haïti rencontre en effet une crise majeure du carburant depuis plusieurs semaines. Depuis l’annonce d’une hausse des prix du carburant par la Première ministre le 11 septembre dernier, l’île est le théâtre de violences et de pillages, et le terminal pétrolier de Varreux, le plus important du pays, est bloqué par des gangs armés. Face à la pénurie de carburants, certains services de santé se voient dans l'obligation de fermer.
L’Organisation mondiale de la Santé a également observé une «recrudescence inquiétante» des cas de choléra dans le monde. Par ailleurs, Haïti a déjà connu une très importante épidémie de choléra, entre 2010 et 2019, faisant plus de 10.000 morts.