Invité de la Matinale de CNEWS ce mardi 27 septembre, le général Vincent Desportes, professeur de stratégie à Sciences Po et HEC, est revenu sur la menace nucléaire russe.
Analysant les propos menaçants de Vladimir Poutine et les sous-entendus de frappe nucléaire en Ukraine, le général Vincent Desportes, professeur de stratégie à Sciences Po et HEC, a estimé cela réaliste mais peu probable.
Rappelant qu’il existe dans l’arsenal des grandes puissances militaires mondiales plusieurs catégories de tirs nucléaires, il a séparé «les armes de dissuasions massives stratégiques (avec lesquelles) il s’agit de faire un maximum de victimes civiles dans les grandes conurbations (agglomérations urbaines formées par la proximité de plusieurs grandes villes, ndlr)» et «les armes nucléaires tactiques», faites pour produire un effet plus restreint sur le champ de bataille.
Un signal politique, plus que militaire
Le général a ainsi estimé, ce mardi 27 septembre, «que le tir d’une arme nucléaire par Vladimir Poutine et les armées russes n’est pas probable mais possible actuellement. Ce serait beaucoup plus un signal politique qu’un signal militaire».
L’utilisation de cette arme pourrait ainsi être décidée de façon à ne faire aucune victime, en tirant par exemple sur une zone inhabitée. En revanche, un missile sur la zone de Kiev serait largement plus dramatique en termes de morts, a pointé Vincent Desportes. «Vladimir Poutine peut les utiliser et leur faire dire ce qu’il a envie de leur faire dire», a-t-il expliqué.
Le spécialiste a rappelé que si la France a rejeté ce principe d’utiliser une frappe nucléaire sur le champ de bataille, il reste ancré dans la doctrine russe, notamment pour débloquer une situation.