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Argentine : la vice-présidente Cristina Kirchner échappe de peu à une tentative d'assassinat

La vice-présidente de l’Argentine Cristina Kirchner a été la cible d’une tentative d’attentat, ce jeudi soir à Buenos Aires. Un homme, qui serait de nationalité brésilienne, a été arrêté.

Un homme a été arrêté jeudi soir à Buenos Aires après avoir pointé son arme à feu «chargée» sur la vice-présidente argentine Cristina Kirchner devant son domicile, incident qui a suscité une vague de condamnations de la classe politique du pays et à l'international.

Selon des images de plusieurs télévisions, l'homme a pointé une arme de poing vers la tête de Cristina Kirchner, à quelques mètres à peine, sans qu'aucun coup de feu ne parte, alors qu'elle signait des livres et se mêlait à des sympathisants, venus l'attendre au bas de chez elle, dans le quartier de Recoleta.

Des policiers ont alors saisi le suspect, l'ont mené dans une voiture de police dans une rue attenante, aussitôt entourée par un épais cordon de policiers. Celle-ci est partie peu après sous les cris et huées de plusieurs dizaines de personnes présentes.

le suspect serait de nationalité brésilienne

«Cristina est en vie, car pour une raison qui n'a pas encore été confirmée techniquement, l'arme qui contenait cinq balles n'a pas fait feu bien qu'ayant été déclenchée», a déclaré le président argentin Alberto Fernandez dans une allocution.

Le chef de l'État a dénoncé un fait «d'une énorme gravité, le plus grave survenu depuis que notre pays a retrouvé la démocratie» en 1983. Il a annoncé avoir décrété un jour férié national vendredi, «pour que dans la paix et la concorde le peuple argentin puisse s'exprimer en défense de la vie, de la démocratie, et en solidarité avec notre vice-présidente».

Selon plusieurs médias argentins, le suspect serait u trentenaire de nationalité brésilienne, une information non confirmée de source officielle.

actuellement en procès pour fraude et corruption

Des centaines de militants se rassemblent chaque soir depuis une dizaine de jours devant le domicile de Cristina Kirchner, pour marquer leur soutien à l'ex-cheffe de l'État (2007-2015), actuellement en procès pour fraude et corruption.

Le 22 août, l'accusation a requis contre elle une peine de 12 ans de prison et une inéligibilité à vie, dans ce procès qui porte sur des attributions de marchés publics dans son fief de Santa Cruz (sud), pendant ses deux mandats présidentiels.

Dans un paysage politique argentin fortement polarisé, le réquisitoire a donné lieu à plusieurs manifestations de soutien à Cristina Kirchner. Ils n'étaient que quelques dizaines jeudi soir au moment de l'incident.

Le soutien des politiques

L'incident de jeudi soir a aussitôt été condamné par l'ensemble du camp gouvernemental ainsi que par la coalition d'opposition «Juntos por el cambio» (Ensemble pour le changement).

Le leader de l'opposition de droite et successeur de Cristina Kirchner a la présidence Maurico Macri (2015-2019) a exprimé sa «condamnation absolue de l'attaque subie par Cristina Kirchner, qui n'a heureusement eu aucune conséquence pour la vice-présidente».

L'ex-président et candidat à la présidentielle du Brésil, Luiz Inacio Lula da Silva, a également fait part de son soutien sur Twitter : «Toute ma solidarité à la camarade, victime d'un criminel fasciste qui ne sait pas respecter les différences et la diversité».

Adulée par une partie de la gauche péroniste, personnalité clivante honnie par l'opposition, Cristina Kirchner, 69 ans, reste sept ans après son départ de la présidence une figure influente dans la politique argentine, a un an d'une élection présidentielle pour laquelle elle n'a pas fait connaître ses intentions.

Un verdict de son procès ne devrait être rendu que vers la fin 2022. Même en cas de condamnation, elle jouit au titre de présidente du Sénat d'une immunité parlementaire et pourrait ne pas aller en prison, voire se présenter aux élections générales d'octobre 2023.

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