Lancée dans une course au remplissage de ses stocks de gaz avant l’hiver, la France a dépassé les 90%. Mais malgré le plein, le pays pourrait faire face à une pénurie.
La France a diversifié ses approvisionnements et est en train de remplir ses stockages de gaz. Actuellement, les réserves sont remplies à 90%, et les 100% devraient être atteints avant le 1er novembre, selon la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher. Mais cela pourrait ne pas suffire.
Comme l'explique la Commission de régulation de l'énergie sur son site, «la France dispose de 130 TWh de capacités de stockage souterrain de gaz naturel, ce qui représente un peu moins d’un tiers de sa consommation annuelle de gaz».
L’Hexagone devrait donc disposer d'assez de gaz pour passer un hiver normal sur le plan météo mais pourrait subir une pénurie ponctuelle en cas de vague de froid. Des journées très froides pouvant conduire à des «tensions» ponctuelles, ont estimé lundi des responsables industriels et gouvernementaux.
«Pour l'hiver prochain, nous avons les volumes (de gaz) qui nous sont nécessaires à climat moyen», a estimé la directrice générale adjoint d'Engie, Claire Waysand, lors d'une table ronde organisée par le patronat français.
La météo facteur clé
Mais «pour être sûrs de passer en électricité et en gaz l'hiver, nous avons intérêt à ce que les journées ne soient pas trop fraîches, sinon il peut y avoir des journées pendant lesquelles il y aura des vraies tensions», a ajouté la représentante du premier fournisseur de gaz en France.
Agnès Pannier-Runacher, a estimé pour sa part que la météo représentait «le facteur le plus dimensionnant des mois qui viennent».
«Aujourd'hui ce qui est en cause, c'est des heures ou des jours de tension, ce n'est pas toute la période» hivernale. «On est capables de couvrir en moyenne l'hiver, le sujet c'est qu'est ce qui passe le jour où il fait très froid», a souligné la ministre.
Les flux de gaz en provenance de Russie se sont taris et les Européens se préparent à un possible arrêt total. Le géant russe Gazprom doit même cesser totalement ses livraisons au groupe Engie à partir de jeudi.
Les livraisons par le gazoduc Nord Stream 1 seront interrompues du 31 août au 2 septembre, pour des raisons de «maintenance» selon le géant gazier russe Gazprom. «Il est très difficile de savoir ce qui va se passer après, ça relève de la fiction», a estimé Claire Waysand.