Des milliers de personnes résidant près de rivières en crue dans le nord du Pakistan ont été priées d’évacuer leurs habitations ce samedi 27 août. Les pluies dévastatrices causées par la mousson ont en effet tué près de 1.000 personnes.
Certains ont vu disparaître leurs résidences sous leurs yeux, après des inondations dévastatrices au Pakistan. De nombreuses rivières de la province de Khyber Pahktunkhwa - parcourue de montagnes et de vallées escarpées - ont débordé. Des dizaines de bâtiments, dont un hôtel de 150 chambres, ont été détruits, emportés par les eaux.
«La maison que nous avions construite après des années de dur labeur a disparu sous nos yeux», s’est lamenté Junaid Khan, 23 ans, propriétaire de deux fermes piscicoles à Charsadda. «Nous nous sommes assis au bord de la route, et l’avons regardée couler.»
Sur Twitter, le président français Emmanuel Macron a tenu à adresser ses pensées au peuple pakistanais, «aux familles des innombrables personnes disparues et aux populations sinistrées».
Au peuple pakistanais qui fait face à de terribles inondations, aux familles des innombrables personnes disparues et aux populations sinistrées, nous adressons nos pensées. La France est prête à apporter son aide.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) August 27, 2022
33 millions de Pakistanais touchés
La mousson est essentielle pour l’irrigation des sols et la reconstitution des ressources en eau du sous-continent indien. Mais elle apporte chaque année, de juin à septembre, drames et destructions.
Un Pakistanais sur sept – plus de 33 millions de personnes – ont ainsi été touchées par les inondations, et près d’un million de maisons détruites ou gravement endommagées, selon le gouvernement.
Ce samedi 27 août, les autorités ont ordonné à des milliers d'habitants du district de Swat d'évacuer leurs habitations avant que les rivières ne sortent de leur lit. Selon les autorités, les intempéries sont comparables à celles de 2010, année au cours de laquelle 2.000 personnes avaient été tuées.
Shah Faisal, un agriculteur de Charsadda réfugié au bord d'une route avec sa femme et ses deux filles, a lui aussi vu sa maison engloutie par une rivière, alors que le courant érodait la rive. «Nous avons échappé à la mort», a confié l'agriculteur à l'AFP.
Le changement climatique en cause
Les responsables pakistanais attribuent ces intempéries au changement climatique, affirmant que le Pakistan subit injustement les conséquences de pratiques environnementales irresponsables ailleurs dans le monde.
Le pays est particulièrement vulnérable au dérèglement climatique. Il figure en 8e position des pays les plus menacés par les phénomènes météorologiques extrêmes, selon une étude de l'ONG Germanwatch.
La corruption et des programmes d'urbanisme mal établis ont également conduit à la construction de milliers de bâtiments dans des zones inondables.
Le gouvernement a déclaré l'état d'urgence et mobilisé l'armée pour faire face à cette catastrophe d'ampleur. Depuis le début de la mousson en juin, les inondations ont ravagé plus de 80.000 hectares de culture, détruit 3.100 kilomètres de routes et emporté 149 ponts.