Retournée en Arabie saoudite pour des vacances, une étudiante de l’université de Leeds (Angleterre) a été condamnée à trente-quatre ans de prison pour avoir partagé sur son compte Twitter des «posts» de militants pro-démocratie.
La répression des militants pro-démocratie s’intensifie en Arabie saoudite. Ce lundi, Salma al-Shehab, étudiante de 34 ans à Leeds, en Angleterre, a été condamnée lors de son retour dans son pays pour des vacances.
En effet, cette mère de deux enfants a écopé de trente-quatre années de prison, ainsi qu’une interdiction de voyager de la même durée.
Dans un premier temps, cette dernière avait été condamnée à trois ans de prison pour le «crime» d’avoir utilisé un site, le réseau social Twitter en l’occurrence, pour «provoquer des troubles publics et déstabiliser la sécurité civile et nationale».
Cependant, la cour d’appel a décidé d’alourdir sa peine à la demande d’un procureur, qui avait demandé au tribunal d’examiner d’autres crimes présumés.
Saudi woman given 34-year prison sentence for using Twitter https://t.co/65uYxLd6EF
— The Guardian (@guardian) August 16, 2022
Selon des archives judiciaires, consultés par nos confrères du Guardian, les nouvelles accusations incluent l’allégation que Salma al-Shehab «cherchait à déstabiliser la sécurité civile et nationale» en suivant des comptes Twitter de militants pro-démocratie et en retweetant leurs publications.
Une haine de l’injustice
Selon des informations récoltées par le Guardian, Shehab n’était pas une activiste de premier plan, mais plutôt une personne ne supportant pas l’injustice.
En effet, sur son compte Twitter aux 2.597 abonnés, cette hygiéniste dentaire doctorante à l’Université de Leeds partageait également des tweets liés au burn-out du Covid-19, ou encore des photos de Noah et Adam, ses enfants.
Décrite comme bien éduquée, Shehab semblait soutenir la cause de Loujain al-Hathloul, une militante féministe saoudienne, emprisonnée et torturée pour avoir soutenu le droit de conduire pour les femmes saoudiennes.
A l’heure actuelle, Twitter a refusé de commenter l’affaire et n’a pas répondu aux questions sur l’influence de l’Arabie saoudite sur le réseau social, détenu à hauteur de 5% par le milliardaire saoudien Alwaleed bin Talal.