La journaliste russe Marina Ovsiannikova, devenue célèbre après avoir interrompu le journal d'une télévision d'Etat avec un message pacifiste, est assignée à résidence en l’attente de son procès, accusée d'avoir «discrédité» l'armée russe.
Elle risque jusqu’à 10 ans de prison. La journaliste russe Marina Ovsiannikova a été assignée à résidence ce jeudi dans le cadre d'une affaire pénale, a annoncé le tribunal de Moscou. Elle a été arrêtée par la police ce mercredi à son domicile, accusée d’avoir «discrédité l’armée russe» lors d'une action de protestation en solitaire mi-juillet.
«La cour du district de Basmanny a accédé à la requête des enquêteurs de prendre une mesure de restriction sous la forme d'une assignation à résidence (...) jusqu'au 9 octobre», a indiqué le tribunal dans un communiqué.
La reporter avait fait l'actualité en mars dernier lorsque, durant un journal télévisé d'une chaîne du régime, elle était apparue avec une pancarte dénonçant le conflit russo-ukrainien et la «propagande» de certains médias.
«diffusion de fausses informations»
«Nous sommes en ce moment chez les enquêteurs. Une enquête a été ouverte contre Mme Ovsiannikova pour diffusion de fausses informations», a déclaré Dmitri Zakhatov, avocat de la journaliste, après son arrestation. Mère de deux enfants, Marina Ovsiannikova est désormais dans l'attente de son procès.
Le dimanche 17 juillet, la journaliste russe avait été arrêtée par les forces de l'ordre avant d'être relâchée quelques heures plus tard, pour avoir défendu un opposant à l'offensive russe en Ukraine. Deux jours plus tôt, elle s'était affichée devant le Kremlin avec une pancarte qualifiant Vladimir Poutine de «tueur».
A la suite de ces actes, couplés à des messages virulents sur les réseaux sociaux, Marina Ovsiannikova avait été condamnée à deux reprises à des amendes.
Maria Ovsyannikova's telegram channel posted photos from Maria's detention. pic.twitter.com/ffG6YMYo8a
— NEXTA (@nexta_tv) July 17, 2022
Ces condamnations judiciaires ont ouvert la voie à une affaire au pénal, avec des conséquences judiciaires possiblement alourdies.
Depuis le début de la guerre en Ukraine, le régime de Vladimir Poutine s'est largement durci contre ses opposants. De nombreux militants, artistes et politiques ont été arrêtés, molestés ou emprisonnés.