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Royaume-Uni : les fouilles «à nu» des mineurs inquiètent le commissaire à l'enfance

Entre 2018 et 2020, environ 650 jeunes de 10 à 17 ans ont été soumis à ce type de fouilles à corps, selon les chiffres publiés lundi. [Daniel LEAL / AFP]

Entre 2018 et 2020, environ 650 jeunes de 10 à 17 ans ont été soumis à des fouilles dites «à nu». Néanmoins, la plupart de celles-ci n’ont débouché sur aucune poursuite, poussant la commissaire à l’enfance à penser que cette pratique n’est «ni justifiée, ni nécessaire».

Une pratique alarmante. La commissaire à l'enfance pour l'Angleterre a exprimé lundi son inquiétude devant l'ampleur du recours par la police de Londres aux fouilles à nu sur des mineurs : 650 en deux ans et majoritairement sur des adolescents noirs.

Après l'émoi créé par la fouille intégrale infligée en 2020 à une adolescente noire de 15 ans, la «Children's Commissioner» Rachel de Souza, chargée de défendre les droits des enfants, a demandé à Scotland Yard les statistiques à ce sujet.

Entre 2018 et 2020, environ 650 jeunes de 10 à 17 ans ont été soumis à ce type de fouilles à corps, selon les chiffres rendus publics lundi. 58% d'entre eux ont été décrit par les policiers comme étant noirs, et plus de 95% étaient des garçons.

Dans 23% des cas, la fouille a eu lieu sans la présence d'un adulte tiers, comme la loi l'exige, sauf urgence.

Plus de la moitié de ces fouilles n'ont débouché sur aucune poursuite, conduisant la commissaire à l'enfance à penser qu'elles ne sont peut-être ni «justifiées ni nécessaires dans tous les cas». 

Rachel de Souza s'est ainsi dite «profondément choquée» par le «nombre d'enfants» qui sont soumis «chaque année à cette pratique intrusive et traumatisante» et «profondément préoccupée» par la disparité ethnique ainsi constatée.

En réponse, la police de Londres a indiqué qu'elle «progressait rapidement dans ses travaux» pour que «les enfants qui font l'objet de ces pratiques intrusives soient traités de manière appropriée et respectueuse», mettant en avant des changements déjà entrepris.

Une crise de confiance déjà ancienne 

La question a fait irruption au Royaume-Uni après la fouille infligée en 2020 à une adolescente noire dans l'infirmerie de son établissement scolaire.

Elle avait été menée par deux policières, sans la présence d'un adulte tiers et alors que la jeune fille avait ses règles. Soupçonnée à tort d'avoir dissimulé du cannabis, la jeune fille avait été profondément traumatisée par cette affaire, à l'origine de plusieurs manifestations.

Un rapport des services de la protection de l'enfance avait conclu en mars qu'une telle fouille n'aurait «jamais» dû avoir lieu et que le «racisme (qu'il soit délibéré ou non) a vraisemblablement été un facteur qui a influencé la décision» de la mener.

Attachée à la notion de consensus avec la population, la police ce Londres a été secouée par une succession de scandales retentissants, qui ont entraîné une crise de confiance et la démission de sa cheffe Cressida Dick, remplacée par l'ex-chef de la police antiterroriste britannique Marc Rowley.

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