Le souverain pontife sera au Canada dès ce dimanche et durant les six prochains jours pour renouveler ses excuses aux populations autochtones du pays.
Le pape François a décidé de se rendre au Canada, ce dimanche 24 juillet, pour une visite historique de six jours où il a prévu de renouveler sa demande de pardon pour le rôle de l'Eglise dans le drame des pensionnats pour autochtones. Ces populations amérindiennes ancestrales représentent 5% de la population canadiennes et elles s'identifient dans trois groupes : les Indiens ou Premières nations, les Métis et les Inuits.
Durant plus de 200 ans, de la fin du XIXe siècle jusqu’aux années 1990, plus de 150.000 enfants autochtones ont été enrôlés de force dans plus de 130 pensionnats, des institutions subventionnées par l'Etat canadien mais administrées en majorité par l'Eglise catholique. Ils y ont été séparés de leur famille, interdit de parler leur langue et pratiquer leur culture. Beaucoup ont été victimes de violences, jusqu'à 6.000 enfants y ont laissé la vie. Un «génocide culturel» selon une commission d'enquête nationale, dans un pays où la découverte de plus de 1.300 sépultures anonymes en 2021 a créé une onde de choc intergénérationnelle.
L’annonce de ce voyage a suscité une grande attente chez les populations autochtones qui ont déclaré qu’elles espèraient que le pape renouvellera ses excuses historiques. Des excuses qui ont été prononcées en avril au Vatican. Les populations autochtones ont aussi comme attente que le pape François puisse effectuer des gestes symboliques, comme en rapportant des objets d'art autochtones conservés au Vatican depuis des décennies.
«Ce voyage historique est une part importante du parcours de guérison» mais «beaucoup reste à faire», a affirmé jeudi George Arcand Jr, grand chef de la Confédération des Premières Nations du Traité n.6, lors d'une conférence de presse à Edmonton. François est le second pape à visiter le Canada, après Jean-Paul II qui s'y est rendu à trois reprises, en 1984, 1987 et 2002.