Poursuivi pour avoir refusé durant des mois de coopérer avec la commission d'enquête sur l'assaut du Capitole en janvier 2021, Steve Bannon, ex-conseiller de Donald Trump a été reconnu coupable d'entrave.
Il aura fallu moins de trois heures au jury du tribunal fédéral de Washington pour rendre son verdict. Steve Bannon, ex-proche conseiller de Donald Trump, a été reconnu coupable ce vendredi 22 juillet d'entrave aux prérogatives d'enquête du Congrès, après avoir refusé de coopérer avec la commission sur l'assaut du Capitole.
Il encourt entre un mois et un an de prison pour chaque chef d'accusation. Sa peine sera déterminée à une date ultérieure.
Conseiller très influent de l'ancien président américain, il avait continué d'échanger avec lui jusqu'aux jours qui ont précédé l'assaut, le 6 janvier 2021. Des échanges, qui seraient susceptibles, selon les enquêteurs de détenir des informations sur les liens entre la Maison Blanche et la foule qui avait envahi le Capitole.
Son témoignage est vu comme essentiel car il est censé permettre de comprendre ce que faisait Donald Trump avant et pendant l'assaut.
Autre élément troublant, la veille des faits, Steve Bannon avait affirmé sur un podcast que «tout converge et c'est le moment d'attaquer».
Refus de témoigner
C'est dans ce cadre que la commission d'enquête l'avait assigné à témoigner et à produire des documents. Ce qu'il a refusé.
Même si Steve Bannon n'était à l'époque pas employé par la Maison Blanche et n'était plus un conseiller officiel de Donald Trump, ses avocats avaient invoqué la protection du droit des présidents à garder certains documents et discussions confidentiels pour qu'il ne se présente pas devant la commission d'enquête. Ce qui lui avait valu d'être inculpé pour «entrave».
Ce n'est qu'à l'approche de son procès qu'il avait faite volte-face, acceptant de coopérer avec les parlementaires. Les procureurs avaient dénoncé «un revirement de dernière minute afin d'éviter» une condamnation et le juge en charge du dossier avait souhaité maintenir le procès.
A l'ouverture de ce dernier mardi, la procureure Amanda Vaughn avait accusé Steve Bannon de se croire «au-dessus de la loi». Il a «ignoré les ordres d'obtempérer, même après que le Congrès a rejeté ses prétextes, et a balayé de nombreux avertissements selon lesquels il ferait face à des poursuites s'il ne se pliait pas à l'assignation à comparaître comme il était tenu de le faire», avait-elle souligné.
Si Steve Bannon n'a pas pris la parole pendant les débats, son avocat, Evan Corcoran, a dénoncé des poursuites politiques.
Le 6 janvier 2021, des milliers de partisans de Donald Trump s'étaient réunis à Washington pour dénoncer le résultat de l'élection qui a vu perdre le président républicain, candidat à sa réélection. Après avoir entendu le président l'inviter à «marcher vers le Capitole», une foule avait pris d'assaut le siège du Congrès américain, provoquant une onde de choc mondiale.
Depuis près d'un an, la commission d'enquête a entendu plus de 1.000 témoins, dont deux enfants de l'ancien président, et épluché 140.000 documents pour faire la lumière sur les faits et gestes précis de Donald Trump avant, pendant et après cet événement qui a fait trembler la démocratie américaine.