Deux jours après l'assassinat de l'ancien Premier ministre Shinzo Abe, les Japonais se rendent aux urnes pour les élections sénatoriales.
Ils doivent renouveler la moitié de la Chambre haute du Parlement. L'actuel Premier ministre Fumio Kishida, membre du Parti libéral-démocrate (PLD, droite nationaliste) a insisté sur l'importance de «défendre des élections libres et équitables» après l'attaque «barbare» contre son mentor.
Shinzo Abe a été tué par balle à Nara (dans l'ouest de l'archipel) ce 8 juillet, lors d'un meeting électoral. Il était âgé de 67 ans. Ex leader du PLD, il détient le record de longévité au poste de Premier ministre du Japon, ayant occupé cette fonction entre 2006 et 2007, puis entre 2012 et 2020. Son assassinat a profondément ému le pays. Une veillée funèbre se tiendra le 11 juillet, avant des obsèques à Tokyo le 12 juillet.
L'auteur présumé de l'attaque, Tetsuya Yamagami, a été arrêté sur les lieux. Il a avoué avoir délibérément visé Shinzo Abe. Il a expliqué à la police en vouloir à une organisation, à laquelle il croyait que l'ancien Premier ministre était affilié. Il est âgé de 41 ans et serait un ancien membre de la marine japonaise.
Le parti de Shinzo Abe en position de force
«Nous ne céderons jamais à la violence», a assuré Fumio Kishida. L'actuel Premier ministre, protégé de Shinzo Abe, est en position de force pour ces élections sénatoriales. La coalition du PLD et du Komeito pourrait selon les projections remporter plus de 70 sièges sur les 125 à pourvoir ce dimanche. Le Sénat compte au total 248 sièges, renouvelés par moitié tous les trois ans.
Faute d'avoir pu présenter une alternative séduisante, le Parti démocrate constitutionnel (PDC, centre-gauche) risque de perdre une partie des 45 sièges qu'il détient actuellement. A 14h, le taux de participation était de 18,79%, soit légèrement plus qu'aux dernières élections sénatoriales.
L'inflation était le grand thème de la campagne électorale. Les Japonais sont majoritairement préoccupés par la hausse des prix et l'approvisionnement en électricité. La canicule qui touche le pays depuis fin juin laisse en effet planer le risque de pénurie d'électricité.