Mort subitement vendredi 8 juillet à 67 ans après avoir été visé par des tirs lors d'un rassemblement électoral à Nara, l'ancien Premier ministre japonais Shinzo Abe avait quitté ses fonctions à la tête du pays il y a près de deux ans. Au pouvoir, ce dirigeant nationaliste avait marqué l'opinion publique par une politique de relance économique et une forte présence diplomatique.
Le Japon et le monde sous le choc. Près de deux ans après avoir quitté ses fonctions de Premier ministre pour raisons de santé, Shinzo Abe, 67 ans, a été tué par balles ce vendredi 8 juillet à Nara (ouest du Japon). L'annonce de sa disparition a été faite successivement par les médias japonais, puis par l'hôpital de Kashihara, où il avait été admis.
Shinzo Abe a battu des records de longévité à la tête de son pays dont il a profondément marqué la vie politique, résistant à de nombreux scandales politico-financiers autour de lui et ses proches. Ce nationaliste teinté de pragmatisme avait 52 ans quand il est devenu chef du gouvernement pour la première fois en 2006, le plus jeune de l'après-guerre dans son pays.
Durant son deuxième passage au pouvoir (2012-2020), il avait mis en place une politique de relance économique audacieuse et une intense activité diplomatique, mais qui ont laissé un profond sentiment d'inachevé.
Une démission en 2020 pour raisons de santé
A l'été 2020, alors qu'il était devenu impopulaire pour sa gestion de la pandémie jugée maladroite par l'opinion publique, il avait reconnu qu'il souffrait d'une maladie inflammatoire chronique de l'intestin, la rectocolite hémorragique, et avait démissionné peu après.
Cette maladie était déjà l'une des raisons de la fin abrupte de son premier passage au pouvoir en 2007. Shinzo Abe s'est fait surtout connaître à l'étranger avec sa politique économique surnommée «Abenomics» lancée à partir de fin 2012, combinant assouplissement monétaire, relances budgétaires massives et réformes structurelles.
Il a enregistré certains succès, comme une hausse notable du taux d'activité des femmes et des seniors, ainsi qu'un recours plus important à l'immigration face à la pénurie de main-d'œuvre.