Interpellée en avril dernier pour avoir diffusé des messages sur les bombardements de civils à Marioupol, la journaliste russe Maria Ponomarenko aurait été transférée dans un établissement psychiatrique où elle passera au moins un mois.
Une liberté de la presse menacée. Maria Ponomarenko, une journaliste russe originaire de Barnaoul, dans le sud-ouest de la Sibérie, a été arrêtée en avril dernier par les autorités russes à Saint-Pétersbourg pour «diffusion publique d’informations délibérément fausses sur l’utilisation des forces armées de la Fédération de Russie», selon son avocat Sergei Podolsky.
En effet, dans un article publié le 17 mars dernier sur la chaîne «No Cencorship» sur Telegram, Maria Ponomarenko aurait raconté comment des civils ukrainiens se cachaient pour tenter de survivre aux bombardements russes sur le théâtre de Marioupol.
La journaliste est également impliquée dans plusieurs mouvements de protestation contre l’invasion russe en Ukraine et a longuement critiqué la politique autoritaire menée par le Kremlin. Le 11 octobre 2020, Maria Ponomarenko, qui couvre régulièrement des manifestations, a déclaré dans une vidéo sur TikTok que «Vladimir Poutine doit démissionner».
Le 25 avril dernier, les autorités russes ont procédé à une perquisition dans le domicile de la journaliste avant que celle-ci soit transférée dans un centre de détention à Saint-Pétersbourg.
Russian journalist Maria Ponomarenko of St. Petersburg has been arrested and arraigned for "deliberately disseminating false information about Russian military." Here she's handcuffed to a "traffic cop" for some reason. HERO. pic.twitter.com/CUXu1LcYec
— Igor Sushko (@igorsushko) April 25, 2022
Internée dans un hôpital psychiatrique
Depuis sa cellule, Maria Ponomarenko n’a pas caché son soutien «sans faille» aux Ukrainiens. «J’ai le droit d’appeler ça une guerre. J’ai fait tout ce que j’ai pu. Je ne me suis pas tue. Mais une machinerie répressive nous bâillonne. Et malgré cela, il y aura des personnes courageuses qui s’opposeront au massacre de populations civiles en Ukraine. Nous luttons, même si nous ne sommes pas nombreux», a-t-elle déclaré dans une interview écrite accordée à Radio Free Europe/Radio Liberty.
D’après ses anciens employeurs, à savoir Siberian Times et RusNews, Maria Ponomarenko a été transférée, ce samedi 2 juillet, dans un hôpital psychiatrique de la république d’Altaï, où elle restera pendant au moins un mois.
«Aujourd'hui, nous sommes allés la voir, nous lui avons remis un colis. J'ai réussi à lui donner un coup de pouce lors de la deuxième visite. Les lettres et les rencontres avec les proches sont interdites. Il est possible de rencontrer un avocat», a écrit l'activiste Yana Drobnohod relayé par RusNews.