Deux personnes avaient été tuées et quatorze autres blessées dans une attaque dans le centre d'Oslo (Norvège) la veille de la Marche des Fiertés en juin dernier. Ce lundi, deux complices présumés de l'auteur de la fusillade, arrêté après les faits, ont été interpellés.
Nouveau drame en Norvège. La police a annoncé que deux personnes avaient été tuées et quatorze autres blessées, dont certaines grièvement, dans des tirs dans la nuit du vendredi au samedi 25 juin dans le centre d'Oslo.
Quatre interpellations
Ce lundi 26 septembre, près de trois mois après les faits, deux suspects ont été interpellés dimanche à Oslo. Ils sont mis en cause pour «complicité d'acte terroriste». L'un des deux individus est un Somalien d'une quarantaine d'années, l'autre un trentenaire norvégien, a indiqué la police d'Oslo dans un communiqué.
Et vendredi, la police d'Oslo avait annoncé avoir lancé un avis de recherche international à l'encontre d'Arfan Qadeer Bhatti, un islamiste de 45 ans aux lourds antécédents judiciaires, soupçonné lui aussi de «complicité d'acte terroriste».
Juste après les faits, la police avait arrêté Zaniar Matapour, Norvégien d'origine iranienne aujourd'hui âgé de 43 ans, soupçonné d'être l'auteur de la fusillade.
Ces nouvelles arrestations portent à quatre le nombre de personnes mises en cause dans l'attaque qui avait choqué la nation scandinave.
La piste terroriste privilégiée
Les faits avaient eu lieu le 25 juin dernier vers une heure du matin dans trois endroits différents, mais rapprochés, dont un bar gay, en plein centre de la capitale norvégienne.
«La police enquête sur les faits comme un acte terroriste», a-t-elle indiqué dans un communiqué, sans fournir plus de détails à ce stade. A ce stade de l'enquête, les autorités ont annoncé que le tireur est un Norvégien d'origine iranienne.
Le suspect, dont l'identité n'a pas été communiquée, était connu des services de renseignement intérieur, également chargés de l'antiterrorisme, a indiqué un responsable de la police d'Oslo, Christian Hatlo, lors d'une conférence de presse. Il a aussi eu affaire à la police pour des faits mineurs comme port d'un couteau ou encore une condamnation pour possession de stupéfiants.
Selon un journaliste de NRK présent sur place au moment de la fusillade, le tireur est arrivé avec un sac d'où il a retiré une arme avec laquelle il a tiré.
La zone a été quadrillée par des policiers fortement armés et équipés de gilets pare-balles et de casques. Parmi les 14 blessés, huit ont été transportés à l'hôpital et six autres pris en charge par une permanence médicale. «Certains sont décrits comme gravement blessés, d'autres comme plus légèrement blessés», a précisé le policier Tore Barstad.
La marche des Fiertés annulée
La marche des fiertés LGBT prévue le samedi même à Oslo avait été annulée à la demande de la police après la fusillade ayant frappé deux bars dont un établissement gay, ont annoncé les organisateurs.
A la suite de recommandations «claires» de la police, «tous les évènements liés à la Oslo Pride sont annulés», avaient écrit les organisateurs de l'événement dans un communiqué publié sur Facebook.
«Nous sommes envahis par le deuil»
«Aujourd'hui, on devait célébrer l'amour et colorer nos rues des couleurs de l'arc-en-ciel. A la place, nous sommes envahis par le deuil», avait alors réagi le Premier ministre norvégien Jonas Gahr Støre lors d'une conférence de presse. «Même si on n'est pas sûrs que ce sont les milieux homosexuels qui étaient visés, nous savons qu'(ils) sont la victime», avait-il ajouté. «Nous partageons votre désespoir. Nous sommes unis».
Le roi Harald, lui, s'était dit «horrifié». «Nous devons nous rassembler pour défendre nos valeurs : la liberté, la diversité et le respect mutuel», avait-il déclaré dans un communiqué officiel.
En France, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait demandé aux préfets et directeurs de la police et de la gendarmerie de relever la vigilance générale en France, et plus particulièrement pour la marche des Fiertés. Il avait également demandé de mobiliser les capteurs pour détecter d'éventuelles menaces pouvant peser sur ces événements.
Généralement paisible, la Norvège avait été le théâtre d'attaques sanglantes le 22 juillet 2011 quand l'extrémiste de droite Anders Behring Breivik avait tué 77 personnes dans un attentat à la bombe contre le siège du gouvernement à Oslo et une fusillade contre un rassemblement de jeunes travaillistes sur l'île d'Utoeya