Mise en place le 5 février dernier en Autriche, la politique de l'obligation vaccinale pour lutter contre la pandémie de Covid-19 a été abandonnée par le gouvernement autrichien ce jeudi 23 juin.
«Le variant Omicron a changé les règles». Cette phrase, prononcée par le ministre de la Santé autrichien Johannes Rauch, a permis de justifier l’arrêt de l’obligation vaccinale décidée ce jeudi par l’exécutif autrichien. «Il faut désormais vivre avec le Covid-19, nous allons donc mettre en œuvre une série de mesures, ce qui signifie la fin de la vaccination obligatoire», a affirmé ce dernier lors d'une conférence de presse donnée à Vienne (Autriche) ce jeudi.
Autre justification avancée par le ministre autrichien, celle du contexte sanitaire de l’époque, avec des lits d’hôpitaux surchargés en raison de la virulence des premiers variants. Selon lui, la politique de vaccination obligatoire «avait été mise en place dans un contexte différent (…) Mais le variant Omicron a changé les règles. Même ceux qui avaient accepté de se faire vacciner sont maintenant réticents à se faire administrer une nouvelle dose»
En effet, le gouvernement autrichien avait déjà suspendu cette mesure en mars dernier, un mois après sa mise en place, en raison de la virulence moins marquée du variant Omicron par rapport à ses prédécesseurs. Le ministre de la santé a souligné que cette loi n’a pas été jugée par la commission d’experts comme «nécessaire que ce soit d'un point du vue médical ou constitutionnel», créant même «une profonde division au sein de la société autrichienne».
Une loi controversée en Autriche
Entré en vigueur le 5 février dernier, le texte de loi était alors inédit au sein de l’Union Européenne, créant un fort rejet de la population autrichienne. Tous les Autrichiens majeurs étaient concernés par cette mesure, à l’exception des femmes enceintes, des personnes qui ont contracté le virus il y a moins de 180 jours et des citoyens exemptés pour raisons médicales.
Afin de faire appliquer cette loi controversée, le gouvernement avait pour ambition de mettre en place des contrôles dans tout le pays début mars, avec des sanctions variant de 600 à 3.600 euros. Mais la baisse des contaminations liée à la virulence moindre des nouveaux variants dans le pays avait entrainé la suspension temporaire de cette mesure en mars.
Actuellement, 62 % de la population autrichienne a un certificat de vaccination valide et le pays a totalisé 18.700 décès depuis le début de l’épidémie de coronavirus.