Parkland, Washington, New York… des milliers de personnes ont manifesté dans différentes villes des États-Unis pour réclamer un meilleur encadrement des armes à feu après la tuerie du Texas où 19 enfants et deux enseignantes ont été tués.
«Faites quelque chose». Des milliers d'Américains manifestaient samedi dans les rues du pays pour réclamer un meilleur encadrement des armes à feu après de récentes tueries, dont celle dans une école du Texas qui a choqué les Etats-Unis.
A Washington, ils étaient des milliers à s'être rassemblés sous un ciel maussade pour «arrêter le massacre», selon une pancarte parmi d'autres: «un enfant vaut plus que votre fusil», «trop, c'est trop».
«Je me joins à eux pour réitérer mon appel au Congrès: faites quelque chose», a écrit le président américain Joe Biden sur Twitter pour soutenir ces manifestations dans des centaines de villes à travers le pays.
Today, young people around the country once again march with @AMarch4OurLives to call on Congress to pass commonsense gun safety legislation supported by the majority of Americans and gun owners.
I join them by repeating my call to Congress: do something.— President Biden (@POTUS) June 11, 2022
Une volonté contrariée par une minorité
«La volonté du peuple américain est contrariée par une minorité», tance dans la foule Cynthia Martins, qui habite à Washington, visant le parti républicain qui s'oppose aux réformes.
Son association avait organisé une manifestation au même endroit il y a neuf ans, après le bain de sang à Sandy Hook, qui avait fait 26 morts dont 20 enfants en 2012.
«Nous sommes ici près de dix ans plus tard, et quasiment rien n'a été fait», regrette cette femme de 63 ans.
Près d'elle ont été installés des milliers de vases avec des fleurs blanches et orange, représentant la hausse des violences dans le pays depuis 2020, année durant laquelle 45.222 personnes ont été tuées par arme à feu, selon l'association à l'origine de ce mémorial, Giffords.
Un débat relancé
Les massacres du Buffalo et du Texas, et les centaines de fusillades qui ne font pas la une de l'actualité, ont ravivé le débat sur la régulation de l'accès aux armes à feu.
L'appel à la mobilisation de samedi émane de March for Our Lives, le mouvement fondé par des victimes et survivants de la tuerie dans le lycée de Parkland, en Floride, qui avait déjà organisé dans la foulée, en mars 2018, une immense manifestation à Washington.
Samedi, des centaines de personnes ont manifesté à Parkland et dans les grandes villes du pays comme à New York, où le maire Eric Adams a rejoint le cortège.
Joe Biden, reprenant les éléments d'un discours passionné prononcé le 2 juin à la suite du massacre à l'école d'Uvalde, a appelé de son côté les élus à "voter des lois de bon sens sur la sécurité des armes à feu".
Le président démocrate a énuméré à nouveau les réformes qu'il souhaite du Congrès: interdire les fusils d'assaut et les chargeurs à grande capacité; renforcer la vérification des antécédents, notamment psychologiques, des acheteurs; obliger les particuliers à garder leurs armes sous clé; encourager les signalements en cas de crainte d'un passage à l'acte et rendre les fabricants d'armes plus responsables.
«Nous ne pouvons pas trahir à nouveau le peuple américain», a-t-il écrit sur Twitter.