Oleg Morozov, un député russe membre du parti Russie Unie de Vladimir Poutine, a suggéré lundi «d’enlever» un ministre de la Défense d’un pays membre de l’OTAN, dans le cas où celle ou celui-ci irait en Ukraine s'entretenir avec Volodymyr Zelensky.
Une idée étonnante pour certains, un projet effroyable pour d'autres. Le député russe Oleg Morozov, membre du parti Russie Unie de Vladimir Poutine et élu pour la première fois à la Douma en 1993, est revenu, ce lundi 30 mai, sur la guerre en Ukraine.
Invité dans une émission télévisée intitulée «60 minutes» et diffusée sur la chaîne d’État Rossiya-1, il devait exposer son point de vue sur la fourniture d’armes occidentales à l'Ukraine via le président du pays, Volodymyr Zelensky.
Interrogé au cours du programme sur le soutien de l’OTAN à l’Ukraine, notamment à travers la volonté des Européens d’armer les militaires ukrainiens, le parlementaire russe a été vraisemblablement agacé par l'afflux des soutiens des pays membres de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord à Kiev.
«C'est peut-être un complot fantastique que je prépare»
Oleg Morozov a ainsi considéré que cela constituait une menace pour la Russie et que ce soutien pourrait contraindre Moscou à revoir ses «objectifs militaires» en «kidnappant un ministre de la Défense d'un pays membre de l’OTAN».
«Vous savez, c'est peut-être un complot fantastique que je prépare ... que dans un avenir proche, à un moment donné, un ministre des Armées ou de la Défense d'un pays de l'OTAN ira en train à Kiev pour parler à Volodymyr Zelensky. Mais il n'arriverait pas à destination. Il se réveillerait quelque part à Moscou», a ainsi déclaré Oleg Morozov dans cette interview relayée par Reuters.
«Vous voulez dire que nous l'enlèverions ?», lui a alors demandé la journaliste pro-Kremlin Olga Skabeyeva.
«Oui. Et ensuite, nous ferions le tri pour savoir qui a donné quel ordre, pourquoi et qui est responsable de quoi exactement», a répondu non sans aplomb le député russe. «Ce n'est pas une image aussi mythique (...). Il y a de nouvelles règles dans le monde maintenant. Que tous ces ministres de la guerre en visite à Kiev réfléchissent un peu à ce que ce serait de se réveiller à Moscou», a-t-il encore menacé.
Ces dernières semaines, plusieurs responsables politiques se sont rendus à Kiev pour manifester leur solidarité avec l’Ukraine. Parmi eux, le Secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, le secrétaire d’État Antony Blinken ou encore la nouvelle ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna.