Starbucks, qui avait temporairement fermé les 130 établissements portant son nom en Russie après l'invasion de l'Ukraine, a annoncé, lundi 23 mai, avoir pris la décision de quitter définitivement le pays, s'inscrivant ainsi dans le sillage d'autres multinationales comme McDonald's.
Exit Starbucks. La multinationale, réputée notamment pour ses «frapuccino», a annoncé plier définitivement boutique, ce 23 mai, refusant de participer à l’économie russe, dans le contexte de la guerre en Ukraine. Au total, 130 cafés ont fermé.
La chaîne américaine avait ouvert son premier café en Russie en 2007 et y opérait via un partenaire, un groupe koweïtien, qui possédait et gérait les établissements sous licence.
«Nous condamnons les attaques non provoquées, injustes et horribles contre l'Ukraine par la Russie», avait écrit début mars le directeur général du groupe d'alors, Kevin Johnson, dans un message aux employés. Il avait, quelques jours plus tard, indiqué que son partenaire avait accepté de suspendre avec effet immédiat toutes ses opérations dans le pays.
6 mois de salaires
Starbucks va continuer à payer les quelque 2.000 employés travaillant en son nom pendant six mois, a souligné l'entreprise dans un message sur son site.
Elle n'a pas précisé l'impact financier de cette décision sur ses comptes. Lors d'une présentation en décembre 2010, des responsables de l'entreprise avaient inclus le pays dans la liste de marchés clé pour la croissance du groupe aux côté notamment de la Chine, le Brésil et l'Inde.
Fermetures en série
Après le début de la guerre en Ukraine et l'imposition de sanctions économiques, les grandes entreprises occidentales se sont retrouvées sous une forte pression, pour prendre leur distance avec Moscou pour des raisons éthiques ou des difficultés à mener leurs activités.
Après plus de 30 ans de présence en Russie, près de 850 restaurants et 62.000 employés, McDonald's a ainsi annoncé mi-mai son départ définitif du pays et a revendu ses activités, mais pas le nom de la marque, à un homme d'affaires russe.
Le constructeur français Renault, leader dans le pays avec la marque Lada qu'il avait redressée, a aussi cédé ses actifs à l'État russe tandis que le géant pétrolier ExxonMobil a prévu de se retirer de son dernier grand projet dans le pays, Sakhalin-1.
«Paria commercial»
Pour Neil Saunders, spécialiste du secteur de la distribution au sein du cabinet Global Data, la décision de Starbucks montre «que la Russie va de plus en plus devenir un paria commercial, les entreprises tournant le dos à un pays qui représente des choses auxquelles elles ne souhaitent pas être associées».
«D'autres grandes marques suivront, prédit-il dans une note. Mais certains groupes de biens de consommations ou de vente au détail vont probablement rester car contrairement à Starbucks et McDonald's, ils ont une exposition et des intérêts assez importants en Russie».