Alors que les autorités ont annoncé les premiers cas il y a seulement deux jours, ce sont plus de 500.000 Nord-Coréens qui présentent les symptômes de la maladie. L'agence de presse d'État KCNA rapporte le décès de 27 personnes, dans un dernier bilan.
En Corée du Nord, la Covid-19 n'existe pas encore. Son leader suprême, Kim Jong-un, via ses médias de propagande, parle encore de «fièvre».
Ce vendredi, 174 440 cas ont été détectés par les autorités sanitaires, contre 18 000 jeudi. «Le nombre de personnes présentant de la fièvre entre fin avril et le 13 mai est supérieur à 524.440», précise KCNA, l'agence de presse officielle du régime.
Un pays qui ne peut pas tester sa population
Selon les experts, la Corée du Nord n'aurait pas la capacité de tester massivement sa population au Covid-19. «Il n'est pas exagéré de considérer que ces cas de fièvre sont tous des cas de coronavirus», estime Cheong Seong-chang, spécialiste de la Corée du Nord à l'Institut Sejon. «Le nombre réel de cas de Covid pourrait être plus élevé que les chiffres faisant état des personnes fiévreuses en raison de nombreux cas asymptomatiques», ajoute-t-il.
Déjà isolée économiquement et socialement du reste du monde, la Corée du Nord n'a pas affronté de vague massive de l'épidémie de Covid-19. Elle n'a même jamais déclaré aucun cas officiel. Mais le sous-variant BA.2 d'Omicron pourrait faire des ravages parmi la population, d'autant que le système de santé, l'un des pires au monde, est en ruine et manque de médicaments et d'équipements, toujours selon les experts.
Un confinement «à la chinoise»
Ce jeudi, le suprême leader Kim Jong-un a présidé une réunion d'urgence pour faire face à la situation épidémique. Il est ensuite apparu pour la première fois à la télévision portant un masque et ordonnant des mesures de confinement pour enrayer la propagation du virus. Le dirigeant a annoncé qu'il adopterait le modèle chinois de lutte contre le coronavirus.
Autre inquiétude pour la population nord-coréenne : aucun des 25 millions d'habitants n'est vacciné. Mais le pays pourrait solliciter l'aide de la Chine pour obtenir les doses nécessaires. Jusqu'alors, les autorités n'avaient de cesse de refuser les offres de vaccination de l'OMS, de la Chine et de la Russie.