En réponse à l’extradition de son chef, le narcotrafiquant «Otoniel», vers les Etats-Unis le mercredi 4 mai, le cartel du Clan del Golfo a assassiné 8 personnes ce lundi 9 mai dans des attaques ciblées aux quatre coins du pays.
Après avoir décrété «une grève armée» jeudi dernier, les membres du cartel colombien ont mis leurs menaces à exécution. Dans un communiqué publié lundi, le ministère de la Défense a assuré que «trois homicides de civils ont été signalés». La même source a également fait état de trois soldats et de deux policiers abattus lors d’une autre offensive menée au nord de la Colombie.
Une caravane humanitaire escortée par des militaires a été la cible lundi d’un attentat à l’explosif, provoquant la mort d’un soldat et d’un policier, tout en blessant quatre membres des forces de l’ordre, selon le communiqué relayé lundi par le ministère colombien.
Extradé la semaine dernière aux Etats-Unis, Dairo Antonio Usuga David, surnommé «Otoniel», a plaidé non coupable devant le tribunal fédéral de Brooklyn en réponse aux chefs d’inculpation de trafic international de cocaïne pesant contre lui.
190 véhicules incendiés
Décidé à terroriser les Colombiens en représailles à l’arrestation du plus grand narcotrafiquant de Colombie, le Clan del Golfo a interdit toute activité dans les zones sous son contrôle, essentiellement dans le nord du pays.
D’après le gouverneur de la province de Sucre, Hector Espinosa, ils ont également prohibé aux résidents de la région tout déplacement sous peine d’une exécution. Les narcotrafiquants ont enfin incendié plus de 190 véhicules sur les différents axes routiers du pays.
A trois semaines de l’élection présidentielle en Colombie, le président Ivan Duque a promis lundi de répondre fermement à ces attaques menées par le cartel responsable de 30 à 60% des exportations de cocaïne dans le pays. «Ils vont voir un déploiement qu'ils n'ont jamais vu contre cette structure», a assuré le président colombien à la suite d’un conseil de sécurité.