Après avoir rencontré dimanche à Kiev le président ukrainien Volodymyr Zelensky, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken, accompagné de son homologue à la Défense Llyod Austin, organisent, ce mardi en Allemagne, une réunion militaire majeure autour de plusieurs alliés.
Le lieu de la rencontre est à lui seul hautement symbolique puisque la vingtaine de ministres de la Défense et de chefs d’états-majors de pays partenaires des États-Unis ont ainsi été invités à se réunir sur la base militaire américaine de Ramstein, implantée depuis 1951 en terres germaniques soit aux grandes heures de la guerre froide.
Son but : augmenter significativement l'aide militaire des pays alliés de Washington à Kiev au moment même où les Etats-Unis ont décidé, hier, de débloquer à l'attention de l'Ukraine une nouvelle enveloppe de 700 millions de dollars (quelque 653 millions d'euros au taux du jour).
Si la réunion impressionne par son ampleur, les organisateurs ont pourtant pris le soin de ne pas l'agencer au format Otan, afin d'éviter toute provocation à l’égard de Moscou. Pas question, donc, de réunir la trentaine de pays membres de l'Organisation.
A la veille de sa tenue, Anatoly Antonov, l'ambassadeur russe aux Etats-Unis, ne s'est quoi qu'il en soit pas privé de déclarer que «les Américains jettent de l’huile sur le feu», en augmentant leurs livraisons d’armes à Kiev.
La France représentée par l'ambassadrice en Allemagne
Parmi les Etats présents aujourd'hui, l'Hexagone sera, lui, représenté en la personne d'Anne-Marie Descôtes, l’ambassadrice de France à Berlin. Conseillère Europe et ex-URSS à Washington de 2005 à 2008, son expérience sera sans doute très utile. Elle pourra compter sur la présence du sous-chef des opérations militaires françaises auprès de l’état-major des armées.
Selon le cabinet de la ministre Florence Parly, cité hier par le JDD, la délégation française informera au cours de cette réunion les alliés des efforts déjà mis en oeuvre par la France pour donner à l’armée ukrainienne davantage de moyens.
Dans un entretien accordé à Ouest-France, en marge de son déplacement dans le Lot, vendredi dernier, Emmanuel Macron a déjà affirmé que la France fournit à l'Ukraine des missiles antichars Milan ainsi que des canons Caesar.
Jamais, jusqu'à présent, le président - aujourd'hui nouvellement élu - n'avait présenté les livraisons d'armes françaises à Kiev de manière aussi détaillée. Dans le même temps, des soldats ukrainiens devraient se rendre en France pour se former.