Avec Chavouot et Souccot, Pessah est l’une des trois fêtes de pèlerinage de la religion juive. La soirée de ce lundi 22 avril marque le début de cette Pâque juive célébrant l’Exode des Hébreux hors d’Egypte pour se libérer de l’esclavage.
Célébré chaque année le 14 Nisan du calendrier juif, soit la date de la pleine lune de printemps, Pessah commencera donc ce soir, pour s’achever une semaine plus tard au soir du lundi 29 avril en Israël (ou dans la soirée du mardi 30 avril pour la communauté juive de France).
Cette fête a également une importance dans le domaine agricole puisqu’elle marque le début de la moisson d’orge, lançant du même coup le cycle annuel des cultures.
Mécontent de l’esclavagisme pratiqué par Pharaon sur son peuple, Dieu a, selon la croyance, envoyé Moïse pour le convaincre de laisser partir les malheureux juifs, avant de déchaîner les dix plaies d’Egypte face aux nombreux refus du tyran.
Résistant jusqu’à la dernière épreuve, ce dernier a finalement cédé après l’extermination des premiers-nés égyptiens par l’Ange de la mort, ayant couté la vie à son unique fils.
Il a laissé partir le peuple juif pendant un temps, avant de les poursuivre sans succès avec son armée puisque Dieu avait permis à Moïse de s’enfuir vers le Mont Sinaï en ouvrant la mer en deux.
L'offrande pascale
En hébreu, Pessah (parfois orthographié «Pessa'h) signifie «le saut», symbolisant le passage de Dieu au-dessus des maisons juives, sans leur infliger la mort des premiers nés. Pour en être épargnés, les Hébreux devaient sacrifier un agneau à Dieu, le manger avec du pain azyme (non levé) et des herbes amères, puis enduire leur maison avec le sang de l’animal sacrifié.
Ce rituel, parfois encore observé de nos jours, est appelé «l’offrande pascale» et est précédé d’un nettoyage intense dans chaque habitation de tout produit à base de grain levé, comme le pain ou les pâtes, avant leur destruction.
L’interdiction de se nourrir de pain levé fait référence à l’Exode puisque le peuple juif a dû fuir précipitamment, sans laisser le temps au pain de gonfler comme c’était traditionnellement le cas. Ce pain non levé, appelé Matza, est notamment consommé au cours de Séder, les deux premiers dîners rituels de Pessah.
Autre tradition encore en vigueur de nos jours, les croyants ne doivent pas travailler, conduire ou utiliser d’appareils électriques pendant les deux premiers jours de cette fête.
Une pâque juive sous tension
Alors que Pessah se tient cette année dans un contexte géopolitique très tendu en Israël, attaqué il y a quelques jours par une pluie de drones venus d'Iran, avant de riposter le 14 avril, Gérald Darmanin a augmenté la sécurité devant les synagogues en France.
Le ministre de l'Intérieur avait en effet demandé à ce que des surveillances soient mises en place, devant les écoles confessionnelles, et aux forces de sécurité de «faire attention sur les offices et rassemblements qui concentrent traditionnellement des publics nombreux», à l'approche de Pessah.
Ainsi, des policiers mais également des militaires de Sentinelle assureront la sécurité des lieux de culte juifs pour cette Pâques de l'an 5784, dans le calendrier hébraïque.