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Marina Ovsiannikova, journaliste russe contestataire, devient correspondante pour un quotidien allemand

Marina Ovsiannikova risque des poursuites pénales passibles de lourdes peines de prison pour s'être opposée à la guerre en Ukraine. [AFP]

Environ un mois après sa prise de position anti-guerre en Ukraine lors d'un journal télévisé pro-Kremlin, Marina Ovsiannikova vient de décrocher un nouvel emploi. Cette journaliste russe devient correspondante en Ukraine et en Russie pour le grand quotidien allemand die Welt.

Dans un communiqué publié lundi 11 avril, le rédacteur en chef du groupe Welt, Ulf Poschardt, salue sa nouvelle recrue qui «a eu le courage, à un moment décisif, de confronter les téléspectateurs en Russie à une image non édulcorée de la réalité. Elle a ainsi défendu les vertus journalistiques les plus importantes, et ce malgré la menace d'une répression étatique».

Marina Ovsiannikova s'est elle aussi félicitée de cette nouvelle collaboration. «Welt représente ce qui est justement défendu avec tant de véhémence en Ukraine par les personnes courageuses sur place : la liberté. En tant que journaliste, je considère qu'il est de mon devoir de défendre cette liberté», a-t-elle indiqué.

Pour rappel, à la mi-mars, cette journaliste russe âgée de 43 ans était apparue en plein direct, pendant le journal télévisé le plus regardé en Russie, avec une pancarte critiquant l'opération militaire de Moscou en Ukraine et dénonçant la «propagande» des médias contrôlés par le pouvoir.

Brièvement arrêtée, Marina Ovsiannikova a été condamnée à une simple amende mais pourrait, en vertu d'une récente loi réprimant toute «fausse information» sur l'armée russe, être visée par des poursuites pénales passibles de lourdes peines de prison.

Le Kremlin renforce la répression des opposants

Le président de la chambre basse du Parlement russe, Viatcheslav Volodine, a notamment proposé lundi que la journaliste contestataire soit déchue de sa nationalité russe, de même que tous les «traitres» opposés à l'offensive en Ukraine.

Faisant référence à la collaboration de Marina Ovsiannikova avec le quotidien allemand die Welt, il n'a pas caché sa désapprobation : «Maintenant, elle va travailler pour un pays de l'Otan, justifier les livraisons d'armes aux néonazis ukrainiens, l'envoi de mercenaires étrangers pour combattre nos soldats et défendre les sanctions contre la Russie».

Précisant ensuite, sur sa chaîne Telegram, qu'il «n'existe pas de procédure de déchéance de la citoyenneté et d'interdiction d'entrer» en Russie, le chef de la Douma a néanmoins suggéré d'y remédier : «peut-être que ce serait bien ?».

Ces dernières semaines, le Kremlin a renforcé la répression à l'encontre des opposants à l'offensive russe en Ukraine. Des milliers de manifestants ont été arrêtés, les médias indépendants sont entravés et les réseaux sociaux des «traitres» bloqués. Des personnes ayant tenu des propos anti-guerre ont même vu des messages menaçants apparaître sur la porte de leur logement.

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