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Massacre de Boutcha : des images satellites contredisent la version russe

Des images satellites publiées lundi 4 avril par la société américaine Maxar Technologies conjuguées à l’analyse de photos prises par l’Agence France-Presse sur place ont permis de confirmer que les corps présents dans les rues de Boutcha étaient bel et bien là au moment où l’armée russe voulait s’emparer de la ville.

Alors que les Russes accusent Kiev de mettre en scène ce massacre, les images de Maxar viennent fausser la théorie du Kremlin. Sur celles-ci, qui remontent jusqu'à la mi-mars, on peut distinguer plusieurs corps de civils étendus morts dans une rue de Boutcha ou sur le bas-côté.

Ces «images haute résolution (...) corroborent de récentes vidéos et photos sur les réseaux sociaux révélant la présence de corps étendus dans les rues (de Boutcha) et abandonnés depuis plusieurs semaines», indique Maxar Technologies dans un communiqué.

Dans une analyse de gros plans de la rue Iablonska fournis par Maxar, le New York Times a écrit lundi, après les avoir comparés avec des images vidéo des corps jonchant cette rue tournées les 1er et 2 avril, que nombre d'entre eux étaient là depuis trois semaines au moins, lorsque les forces russes contrôlaient la ville.

Corroborant l’analyse du New York Times, l’AFP a également pu recouper ces images satellites avec les photos prises sur place samedi par son équipe, lorsqu’elle a vu les cadavres d'au moins 22 personnes portant des vêtements de civils.

De nombreux corps présents sur une image satellite, fournie par Maxar et datée du 19 mars, apparaissent dans la même position au sol et au même endroit que dans les photos de l’AFP, prises deux semaines plus tard.

La version russe mise à mal

Lundi, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a rejeté «catégoriquement» toutes ces accusations, assurant que les experts du ministère de la Défense russe avaient découvert des signes de «falsifications» dans les images présentées par les autorités ukrainiennes comme preuves d'un massacre russe.

Ce démenti a été répété à New York (Etats-Unis) lors d'une conférence de presse de l'ambassadeur russe aux Nations unies, Vassily Nebenzia.

«Tout à coup (ces corps) apparaissent dans les rues, étendus au sol, un par un, qui à droite, qui à gauche, certains bougeant, d'autres montrant des signes de vie», a-t-il déclaré dénonçant une mise en scène «arrangée par la machine de guerre de l'information ukrainienne».

Sur le réseau social Twitter, le ministère de la Défense russe a estimé que «toutes les images et vidéos publiées par le régime de Kiev, qui auraient témoingné d'une sorte de crimes commis par des militaires russes dans la ville de Boutcha, sont une provocation». 

Mais là encore, une analyse des images diffusées sur les réseaux sociaux, ainsi que des photos de l'AFP et les témoignages de ses journalistes sur place mettent à mal cette version.

Sur son compte Telegram, le ministère de la Défense russe soupçonne plus précisément deux corps de bouger, à partir d'une vidéo filmée dans la rue Iablonska et mise en ligne le 2 avril. 

Toutefois, une équipe AFP, sur place le 3 avril, a photographié ces deux corps immobiles exactement au même endroit et dans la même position que sur la vidéo.

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