Au pouvoir depuis 2010, le dirigeant souverainiste Viktor Orban a remporté dimanche les élections législatives hongroises. Il devrait conserver son poste de Premier ministre.
Les analystes avaient prédit une bataille serrée mais les résultats sont sans appel : le parti Fidesz de Viktor Orban a recueilli 53,35% des voix après le dépouillement de 93% des bulletins, contre 34,75% pour l'opposition. Fort de cette avance, le Premier ministre est assuré de conserver une majorité des deux tiers au Parlement.
«Nous avons remporté une victoire exceptionnelle - une victoire si grande qu'on peut sans doute la voir depuis la lune, et en tout cas certainement depuis Bruxelles», a déclaré provocateur Viktor Orban, habitué des bras de fer avec l'UE.
Le Premier ministre hongrois faisait face au conservateur Peter Marki-Zay, qui avait pris la tête d'une alliance inédite et disparate de six partis, décidée à combattre l'«autoritarisme» et la «corruption» du long règne d'Orban.
L'opposition dénonce des élections «injustes»
«Je ne vais pas cacher ma tristesse et ma déception», a réagi Peter Marki-Zay, en dénonçant la «campagne de haine et de mensonges» menée par Viktor Orban. Ce maire de 49 ans avait dénoncé plus tôt «des conditions injustes et impossibles» visant à permettre à son rival de «rester éternellement au pouvoir». Il avait notamment mis en cause la télévision publique hongroise qui ne lui a accordé que quelques minutes de temps de parole.
Le conflit en Ukraine, qui a fait irruption en pleine campagne, a totalement bousculé une élection qui s'annonçait serrée. Viktor Orban s'est posé en «protecteur» de la Hongrie, garant de paix et de stabilité, en refusant de livrer des armes à l'Ukraine et d'envisager des sanctions qui priveraient les Hongrois des précieux pétrole et gaz russes.
L'extrême-droite entre au parlement
Le dirigeant hongrois a brandi son succès comme une revanche sur ses «nombreux adversaires», citant «les bureaucrates de Bruxelles, les médias internationaux ou encore le président ukrainien». Volodymyr Zelensky avait directement ciblé le dirigeant hongrois pour sa volonté de rester en dehors du conflit.
Autre surprise du scrutin, le jeune parti d'extrême droite Mi Hazank a obtenu 6% des suffrages, dépassant ainsi le seuil des 5% nécessaire pour entrer au Parlement.
Accusé par Bruxelles de multiples atteintes à l'Etat de droit, Viktor Orban a muselé la justice et les médias, tout en prônant une vision ultra-conservatrice de la société.