L'affaire avait bouleversé le Royaume-Uni. Le 15 octobre 2021, le député britannique David Amess était mortellement poignardé par un homme de 26 ans : Ali Harbi Ali. Le procès de ce dernier s'est ouvert ce lundi 21 mars, à Londres.
L'accusé, qualifié de «terroriste islamiste fanatique, radicalisé» par le procureur, est poursuivi pour meurtre et préparation d'actes terroristes. Des chefs d'accusation pour lesquels il plaide non-coupable, devant la cour de l'Old Bailey. Le procès doit se tenir pendant trois semaines.
Le meurtre de David Amess
Ce député conservateur, âgé de 69 ans au moment de sa mort, recevait ses administrés dans une église méthodiste à Leigh-on-Sea lorsqu'il a été attaqué par Ali Harbi Ali. David Amess, père de cinq enfants, a été tué à coups de couteau dans ce que le procureur Tom Little qualifie d'«assassinat à motif terroriste».
L'accusé, qui est né et a grandi à Londres dans une famille d'origine somalienne, a été arrêté sur les lieux du meurtre. Après avoir poignardé la victime, il a dit «je l'ai tué, je l'ai tué» et a mis en garde deux témoins, les menaçant de son arme pour les empêcher d'approcher.
Refusant de lâcher son couteau, l'homme avait promis de «finir» le député si ce dernier n'était pas déjà mort. Il a ensuite justifié son geste en évoquant «la Syrie» et «les innocents» qui sont victimes «des bombardements». Selon l'accusation, il avait dit vouloir être tué pour «être un héros».
Un projet terroriste longuement préparé
Dans cette affaire, Ali Harbi Ali est aussi accusé de préparation d'actes terroristes entre le 1er mai 2019 et le 28 septembre 2021. D'après Tom Little, il était «déterminé depuis plusieurs années à mener un acte de terrorisme» sur le sol britannique.
L'enquête a révélé qu'Ali Harbi Ali avait, au moins à partir de mai 2019, mené des recherches pour s'en prendre à des membres du Parlement britannique. Il avait effectué des reconnaissances de la permanence parlementaire d'un autre député, et à l'adresse du ministre Michael Gove.
La sécurité des élus en question
Le Royaume-Uni a connu plusieurs attaques jihadistes au couteau ces dernières années. Certaines ont été revendiquées par Daesh, mais aucune revendication n'a été rendu publique dans le cas de la mort de David Amess.
Cette affaire a néanmoins suscité des appels à renforcer la sécurité des élus. Notamment parce qu'elle a ravivé le traumatisme de l'assassinat de la députée travailliste Jo Cox, en juin 2016. Une semaine avant le référendum britannique sur l'appartenance à l'Union européenne, cette élue de 41 ans avait été tuée de plusieurs balles et coups de couteau par Thomas Mair, un extrémiste de droite âgé de 53 ans à l'époque.
Un mois après le meurtre de David Amess, le gouvernement a relevé à «grave» le niveau de la menace terroriste sur le sol britannique. Il a depuis été à nouveau rétrogradé à «important».