Interrogé dans la Matinale de CNEWS sur l’invasion de l’Ukraine par la Russie, Alain Bauer, professeur au Conservatoire National des Arts et Métiers, a évoqué les failles de l’armée russe, qui est «conventionnellement sous-développée»et «corrompue».
Les soldats russes, des conscrits, «sont peu armés et peu formés», a poursuivi Alain Bauer, évoquant des «pertes très sévères». «Ils perdent à peu près 10 à 15 fois plus d'hommes par jour qu'ils n'en perdaient en Afghanistan», a-t-il estimé.
«Rien ne se passe comme prévu»
En outre, le Kremlin n'avait pas anticipé l'incroyable résistance des Ukrainiens. «Ils s'attendaient à être reçus avec des fleurs, avec des populations russophones déchaînées d'être enfin libérées, rien ne se passe comme prévu», a ainsi pointé le spécialiste. Et d'ajouter : «Ils résistent. L'Est résiste encore plus que les autres parties de l'Ukraine».
Autant de conditions qui font que «l'Ukraine est en train de devenir le deuxième Afghanistan de la Russie» (guerre d'Afghanistan, de 1979 à 1989, ndlr).
Selon Alain Bauer, l'enjeu pour la Russie est désormais la sortie de crise. «On voit le niveau. On est passé d'un sous vice-ministre de la Culture, qui faisait semblant de gérer des soi-disant corridors humanitaires à une réunion à haut niveau des deux ministres des Affaires étrangères, qui ne se sont jamais rencontrés, ils ne se reconnaissent pas, ils ne se parlaient pas. Donc c'est un événement», a-t-il expliqué.
Les deux ministres - Serguei Lavrov et Dmytro Kuleba - ont en effet participé jeudi à des pourparlers organisés par la Turquie. S'ils ont échoué à conclure un cessez-le-feu, la rencontre constitue tout de même une avancée diplomatique. Les deux pays ont d'ailleurs promis de poursuivre le dialogue.